Publié dans Economie

Mine de graphite - NextSource Materials peine à atteindre une production commerciale

Publié le dimanche, 07 septembre 2025
Des désordres techniques, notamment dans le circuit de criblage, ont retardé l’exploitation au-delà du planning initial Des désordres techniques, notamment dans le circuit de criblage, ont retardé l’exploitation au-delà du planning initial Crédit photo : NextSource Materials

L’exploitation de la mine de graphite Molo par NextSource Materials, situé dans le Sud du pays suscite autant d’attentions que d’inquiétudes. Inaugurée en 2023, la mine visait dès le départ une capacité de production ambitieuse, avec une première phase capable de générer 17 000 tonnes par an de concentré « SuperFlake », un graphite haut de gamme aux applications industrielles diversifiées, notamment dans les anodes pour batteries lithium-ion. Pourtant, malgré le début de la production en juin 2023, l’entreprise peine encore à atteindre une véritable production commerciale stable. Des désordres techniques, notamment dans le circuit de criblage, ont retardé l’exploitation au-delà du planning initial, repoussant la montée en puissance prévue jusqu’en 2024. Il a fallu attendre octobre 2024 pour voir les premières expéditions commerciales complètes partir vers l’Allemagne et les Etats-Unis, un cap essentiel pour NextSource qui a ainsi confirmé la qualité de son graphite et son engagement envers ses clients. Certains observateurs rappellent toutefois que des phénomènes climatiques extrêmes, comme les cyclones survenus début 2025, ont encore entravé ce démarrage. Et, pour corser le tableau, les prix mondiaux du graphite naturel sont en baisse, en partie à cause d’une demande moins forte pour les véhicules électriques et d’une offre en provenance de Chine plus concurrentielle.

 

Extension colossale

 

Malgré ces obstacles, NextSource affiche un optimisme ténu mais bien réel. La compagnie prévoit une extension colossale de la mine, qui pourrait faire passer la production de 17 000 à 150 000 tonnes par an, selon les scénarios de la phase 2. Une telle ouverture permettrait de renforcer la position de Madagascar sur le marché mondial du graphite tout en répondant à la demande croissante alimentée par l’industrie des batteries. Pour la valorisation, les chiffres sont séduisants, un projet rentable avec un véritable potentiel économique, NPV (valeur actuelle nette) et IRR (taux de rentabilité interne) jugés très attractifs. Par ailleurs, NextSource ne se contente pas de vendre du brut, elle souhaite intégrer tout le cycle de valeur en construisant des Battery Anode Facilities (BAF), notamment à l’île Maurice, pour transformer le graphite en matière d’anode prête à l’emploi dans les batteries EV. Ce positionnement vertical est stratégique car il permettrait à Madagascar de sortir du modèle purement extractif pour monter dans la chaîne de valeur mondiale. L’exploitation pilote de la phase 1, associée à l’expédition des premières cargaisons, fait de Molo un acteur crédible sur la scène internationale, une preuve éclatante que, malgré les couacs, le pays peut tenir ses promesses. Et ce, à condition de surmonter les défis techniques, climatiques et logistiques. De quoi inspirer une confiance prudente auprès des communautés locales, des investisseurs et pourquoi pas du Gouvernement malagasy, tous concernés par le développement économique futur de la région et la valorisation de ses ressources naturelles.

 

 

 

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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