Si par miracle il y a de l’eau, nous sommes obligés de nous contenter de ce qu’on a pu remplir en nombre de bidon pour agencer nos programmes de formation culinaire le lendemain sans compter l’absence quasi-totale de l’électricité dans la journée ». Les conséquences économiques sont considérables : interruption de la production, dégradation de la qualité des services, impossibilité de respecter les délais de livraison et augmentation des coûts fixes. Les entreprises contraintes d’investir dans des groupes électrogènes voient leurs charges opérationnelles augmenter, souvent sans retour sur investissement immédiat. De plus, la JIRAMA, fournisseur d’électricité, continue de facturer les services sans tenir compte des coupures, exacerbant le sentiment d’injustice parmi les entrepreneurs.
Répercussions profondes
Cette situation met en lumière les fragilités structurelles du réseau électrique, les infrastructures vétustes et la mauvaise gestion des ressources. Face à cette crise, le Gouvernement a annoncé des mesures pour réduire les délestages, notamment en augmentant l’approvisionnement en carburant destiné aux groupes thermiques de la JIRAMA. Cependant, ces solutions temporaires ne répondent pas aux besoins structurels du secteur énergétique. Des projets à long terme, tels que la construction de centrales solaires, sont envisagés pour diversifier les sources d’énergie et renforcer le réseau. Néanmoins, l'impact sur les PME est déjà profond. Si la situation persiste, le pays risque de voir une partie significative de son tissu économique s’effondrer, avec des conséquences dramatiques sur l’emploi, la production locale et la compétitivité des entreprises. Les témoignages de gérants de PME, comme celui du responsable de l’établissement formateur en pâtisserie, illustrent la réalité quotidienne de ces entrepreneurs : « On a essayé de suivre ce rythme pendant plus de trois ans déjà… Aujourd’hui, l’établissement est à bout et a récemment annoncé la fermeture de ses portes par manque de moyens pour faire face à ces problématiques ». Le dilemme est clair car sans une réforme structurelle du secteur énergétique et un soutien ciblé aux PME, la crise du délestage risque de paralyser durablement l’économie du pays dans peu de temps.