Publié dans Economie

Redevances contestées - Ravinala Airports donne sa version

Publié le mardi, 21 octobre 2025

Les employés d’ADEMA ont publié une déclaration avant-hier. Ils rappellent que l’entreprise publique gère 57 aéroports à travers Madagascar. Depuis 2015, la gestion des aéroports internationaux d’Ivato et de Nosy Be est confiée à Ravinala Airports SA, filiale du groupe Aéroport de Paris (ADP), pour 28 ans. Selon l’ADEMA, le contrat prévoit le paiement d’une redevance de concession par Ravinala Airports, prélevée sur le prix des billets et reversée à l’entreprise publique. Les salariés affirment que cette redevance n’a pas été versée depuis 2020, pour un montant estimé à 16 000 euros, soit environ 80 milliards d’ariary. Créée en 1991, l’ADEMA gère les aéroports dans douze villes principales.

Les deux plus rentables, Antananarivo et Nosy Be, ont été retirés de sa gestion. En contrepartie, ADEMA conserve 45 petits aéroports, non rentables mais maintenus pour des raisons sociales, car ils desservent des zones isolées. L’entreprise emploie plus de 300 personnes à travers le pays. Depuis la prise en charge par Ravinala Airports, les redevances ont fortement augmenté. Avant 2015, elles étaient de 7 dollars pour les vols internationaux et 3 250 ariary pour les vols intérieurs. Aujourd’hui, elles s’élèvent à 38 euros pour tous les vols.

Dialogue

Face à ces accusations, Ravinala Airports donne sa version. Rahantamalala Sandrine, responsable de la communication, rappelle que la société emploie près de 300 personnes, dont 98 % sont des Malagasy. « La gestion des aéroports internationaux d’Antananarivo et de Nosy Be résulte d’un appel d’offre international et d’un partenariat public-privé (PPP) impliquant l’Etat malagasy, le fonds Meridian, le groupe ADP et plusieurs organismes internationaux », explique-t-elle. Cette dernière précise que les redevances doivent être versées directement à l’Etat. « La société n’a donc aucune dette envers ADEMA », ajoute-t-elle. Depuis 2016, Ravinala Airports a respecté ses engagements et versé annuellement 3 millions d’euros à l’Etat. Jusqu’à la fin de la concession, l’Etat percevra près de 471 millions d’euros en redevances et impôts. Rahantamalala Sandrine rappelle également que le mécanisme de compensation des dettes d’Air Madagascar a été activé en 2019, permettant de régulariser les impayés de la compagnie nationale conformément au contrat.  L’entreprise réaffirme son ouverture au dialogue et à la transparence. « Les préoccupations des salariés d’Adema sont comprises, mais la situation découle de l’application stricte du contrat de concession », a conclu la responsable.

 

Carinah Mamilalaina

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Editorial

  • Flou concomitant
    Une zone d’ombre, des fois opaque, entre Air Mad et Madagascar Airlines ! Le passage de la compagnie nationale Air Madagascar, Air Mad, à Madagascar Airlines entretient un flou persistant ou concomitant. Si le relais entre les deux compagnies nationales de transport aérien devait être transparent selon la règle de l’art et respectant la procédure normale, il n’en est rien du moins suite à la récente mise au point du syndicat du personnel de l’Air Mad. Créée en 1961, en plein décollage de la première République, symbole vivant du retour de la souveraineté nationale le 26 juin 1960, la compagnie nationale de transport aérien Air Madagascar voit le jour. Elle fut le résultat de la fusion entre Air Madagascar et le réseau local d’Air France. A ses tout débuts, la compagnie portait d’abord l’identité commerciale MADAIR, ce n’est qu’un an après, en 1962, qu’elle a été officiellement rebaptisée en portant…

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