Publié dans Economie

Projet de loi de Finances - Le secteur privé interpelle le Parlement sur la relance

Publié le mardi, 11 novembre 2025
Les représentants du privé ont présenté leurs observations, réflexions et propositions visant à aligner le texte sur les impératifs de relance économique Les représentants du privé ont présenté leurs observations, réflexions et propositions visant à aligner le texte sur les impératifs de relance économique

Le secteur privé a pris place lundi au sein de l’Assemblée nationale à Antananarivo à l’invitation des parlementaires, pour faire entendre sa voix sur le Projet de loi de Finances initiale (PLFI) 2026. Lors de cette session, les représentants du privé ont présenté leurs observations, réflexions et propositions visant à aligner le texte sur les impératifs de relance économique. A leur tête, Francis Rabarijohn, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), a rappelé que ce sont ces opérateurs économiques qui seront principalement concernés par l’application de ce budget. « Nous sommes venus confronter nos réalités aux décideurs », a-t-il expliqué. L’appel était clair : corriger les iniquités fiscales, rétablir la stabilité des règles et renforcer les incitations à l’investissement. Le secteur privé attend du PLFI 2026 qu’il soutienne réellement la production locale, l’exportation et la création d’emplois, particulièrement dans des filières stratégiques. Les différents groupements sectoriels ont fait part de leurs craintes. Le Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevettes de Madagascar (GAPCM), par exemple, a dénoncé une « injustice fiscale manifeste ». Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM), qui emploie directement jusqu’à 20 % de la population active, a regretté que les orientations budgétaires ne reconnaissent pas suffisamment l’industrie comme pilier du développement. De son côté, le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) a souligné l’instabilité juridique des zones franches, frein majeur à l’emploi. Au-delà des demandes de retouches fiscales, les patrons réclament des mesures incitatives : « La fiscalité doit devenir un outil de développement », a déclaré Francis Rabarijohn, plaidant pour des contreparties et des résultats concrets en termes d’investissement. 

 

Dialogue permanent

 

Les acteurs du secteur bancaire, agroalimentaire ou touristique ont également mis en avant l’importance d’un dialogue permanent entre le législatif et celui qui devra ensuite appliquer la loi. De leur côté, les parlementaires, incarnés par le député Fidèle Razara Pierre, ont affiché une réelle volonté de collaboration. Le député a toutefois insisté sur la nécessité d’une plus grande transparence, avertissant que le manque de clarté pourrait nuire à l’investissement. Sur le plan économique et budgétaire, le PLFI 2026 se dessine comme un levier crucial pour l’effort de relance. Le texte, présenté à l’Assemblée, prévoit un taux de croissance de 4,8 % et met un accent appuyé sur la modernisation agricole, les investissements énergétiques et le tourisme. Le taux de prélèvement fiscal actuel étant estimé à 11 % du PIB, contre environ 18 % en moyenne dans les pays comparables, l’Etat entend élargir ses ressources tout en mobilisant les acteurs privés. Parmi les mesures phares, figure une augmentation du taux de l’IRSA à 25 % pour les revenus mensuels supérieurs à 4 millions d’ariary. Le secteur privé considère que si la fiscalité doit monter en puissance, elle doit impérativement être assortie d’une stabilité réglementaire, de retours clairs et d’un environnement favorable à l’investissement. Sans cela, « cela risque d’accentuer le déséquilibre et de freiner la compétitivité », selon un économiste local. Au regard de l’importance de l’industrie, de l’aquaculture et des zones franches pour l’économie nationale, la prise en compte des remarques du secteur privé pourrait s’avérer déterminante pour renforcer l’attractivité du pays. Une décision qui pourrait bien faire pencher la balance entre un simple budget et un véritable plan de relance économique.

 

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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