« Quatre jeunes sur cinq ne dépassent même pas le niveau du collège dans les zones rurales. De ce fait, ils n’ont aucune compétence pour pouvoir développer une affaire ou pour devenir un vrai professionnel dans le monde agricole. Ils ont les compétences de travail mais non les capacités managériales. Des actions ont ainsi été menées par ce programme pour leur permettre d’émerger dans le monde du travail » maintient Gérard Andriamandimby, directeur du réseau « Soa ». 84 jeunes, âgés entre 20 et 32 ans, ont donc pu en bénéficier. Leurs principaux secteurs d’activités se concentrent sur l’élevage de poulets
« gasy » et de vaches laitières. « Pour les choisir, nous nous sommes appuyés sur les enquêtes réalisées par nos organisations paysannes partenaires. Ils ont un niveau scolaire très différent. Ainsi, il a fallu beaucoup d’attention de la part des techniciens et des formateurs pour que chacun puisse bien assimiler toutes les méthodes enseignées et les appliquer ensuite. Et ce suivi personnalisé a bien porté ses fruits », précise le directeur.
De 500 000 à 5 200 000 ariary
Plusieurs volets ont ainsi composé la préparation des jeunes pour leur entrée professionnelle. Le premier volet s’est principalement concentré sur la formation notamment en termes de transformation agricole ou encore de gestion d’entreprises. Le second point s’est axé sur le partage d’expériences à travers les visites d’entreprises. Et le dernier volet concerne l’appui financier. « Nous avons donné à peu près 700 000 ariary à chacun de nos jeunes pour qu’ils puissent faire acquisition de matériels adaptés aux besoins de leur entreprise respective. Nous les avons également assistés dans la recherche de financements et la mise en œuvre de leur plan d’affaires », ajoute-t-il. En tout cas, pour Ruphin Ratolojanahary, ce projet lui a permis de mieux s’épanouir. « A la suite du projet, dès la première année, j’ai pu développer une démarche qualité dans la production de mes semences. Et comme j’ai su mieux gérer mes finances, j’ai pu faire un emprunt pour acheter des nouveaux matériels et étendre mon terrain. Et en appliquant tous les acquis du projet, mes revenus sont passés de 500 000 à 5 200 000 ariary en trois ans », témoigne ce jeune agriculteur de 28 ans.
Le réseau « Soa » considère ainsi que l’appui des jeunes et des petites et moyennes entreprises agricoles sera le meilleur moyen pour développer rapidement le secteur agricole malagasy. C’est pourquoi il essaie d’en faire de même pour tous les jeunes agriculteurs du pays.
Rova Randria