Publié dans Editorial

Vrai-faux biométrique

Publié le mercredi, 07 octobre 2020

De qui se moque-t-on ! Le Centre Immatriculateur de Madagasikara (CIM) à Ambohidahy Antananarivo rouvre ses portes. La délivrance des permis de conduire et des cartes grises, les vrais dit-on, reprend. Et la queue à l’infini, très tôt le matin, revient aussi. En 2015, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) annonçait la nécessité absolue de changer en biométrique les pièces maîtresses de la voiture (permis de conduire et carte grise) afin qu’un véhicule et son conducteur puissent circuler librement. Selon les motifs officiels émanant du ministère dont le ministre, en personne, un certain Solonandrasana Mahafaly Olivier, les « cartons » biométriques présentent l’avantage d’être infalsifiables. Et on ne cessait de vanter les mérites du nouveau produit qu’on voulait, d’ailleurs, faire gober au mieux imposer aux usagers.

 

Dans le courant de l’année 2016, le CIM d’Ambohidahy fit part au public que les fameuses « cartes biométriques» sont désormais disponibles au Centre. Tous les conducteurs doivent obligatoirement s’y rendre sans attendre et se procurer de ce nouveau gadget moyennant la somme de 34 000 Ar (environ). L’usage du désormais ancien permis de conduire prendra fin le 31 décembre 2017. Passé ce délai, tout chauffeur en position irrégulière vis-à-vis du nouveau permis de conduire biométrique encourra des sanctions sévères, selon la loi en vigueur. Et tout le monde se ruait à Ambohidahy. On assistait à une file d’attente monstre aux abords de l’immeuble de l’ancien Faritan’Antananarivo ! Certains avaient même bravé la nuit en veillant jusqu’au matin pour être parmi les premiers servis. Mais il fallait s’y attendre également à une qualité de service les plus médiocres à l’intérieur sans parler du pouvoir intraitable de la corruption. Finalement, après moult rendez-vous manqués, on a eu le « sésame ».

Un beau matin, une nouvelle déroutante tombe sur la tête. Un Gasy en voyage à l’extérieur (aux Etats-Unis) a vécu une mésaventure sans précédent. Son permis biométrique est faux. Il a failli être interpellé et embarqué et pour cause, faux et usage de faux. Lors d’un contrôle d’usage, le « carton » qu’il présentait ne fut qu’une vulgaire pièce sans valeur.  Elle n’a rien de biométrique. C’est un délit sévèrement réprimé par la loi. Oh rage et désespoir  !

Des questionnements surgissent. Pourquoi est-on arrivé à commettre une faute lourde et grave de ce genre ? Une bêtise qui met en doute l’honnêteté morale et la crédibilité de l’Etat malagasy. Comment un département de souveraineté comme celui de l’Intérieur peut-il se tromper ainsi ? Un minimum de procédure de contrôle devrait être dûment effectué avant de le mettre à la disposition du public. Pourquoi les responsables de la « Patte d’éléphant » et du CIM se laissaient-ils faire avoir ainsi ? C’est impensable et inimaginable qu’on puisse commettre de telle énormité ? Et la plus importante des interrogations : des mesures disciplinaires ont-elles été déjà prises à l’encontre des auteurs présumés de cette erreur impardonnable qui, en fait, pissaient sur la tête des concitoyens? Apparemment, non ! Ils courent toujours. Cela sent trop l’odeur d’espèces sonnantes !

La queue reprend à Ambohidahy, pour de vrai ! Mais, qu’on en finisse avec la saga de ces vrais-faux cartons. Que les coupables paient de leurs actes !  Le peuple, tout ouïe, attend.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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