Publié dans Editorial

De la matière grise !

Publié le mardi, 19 janvier 2021

Madagasikara se trouve à la croisée des chemins pour le recrutement de certains postes-clés et hautement stratégiques. D’emblée, une cynique mais légitime question intervient : « le pays dispose-t-il suffisamment de matière grise pour satisfaire ses besoins ? ».
La Compagnie nationale malagasy de transport aérien « Air Madagascar » recrute son directeur général (DG). Elle est à la recherche depuis une semaine d’un oiseau rare. Depuis le départ volontaire du DG Besoa Razafimaharo en décembre 2019, Air Mad n’a plus de DG titulaire. La Direction générale a été assurée par une intérimaire, en la personne de Hanitra Rasetarinera, et ce depuis le 15 janvier 2020. Elle n’est autre que le directeur général adjoint, chargé de la finance. Evidemment, la mission que le Conseil d’administration entend confier à l’oiseau rare (le DG) consiste à relever la Compagnie. En effet, le divorce forcé avec la Compagnie réunionnaise Air Austral portait un coup fatal à Air Mad. A cela s’ajoute la crise sanitaire qui frappa de plein fouet la Compagnie nationale. Résultats : Air Mad traverse une grave zone de turbulence au même titre d’ailleurs que les autres compagnies aériennes frappées par la Covid-19 sous d’autres cieux comme Air France ou Lufthansa. Pour avoir une  meilleure visibilité et assurer le minimum de compétence, le CA de la Compagnie a confié le recrutement à un Cabinet spécialisé en la matière. On verra la suite ! Nous osons croire que Madagasikara a de la matière grise pour ce faire.
Le mandat du directeur général, Boto Lamina Tsaradia, du « Sampan-draharaha malagasy miady amin’ny famotsiam-bola (SAMIFIN) ou Service des renseignements financiers, tire à sa fin. Le domaine de compétence assurée par le SAMIFIN est délicat et exige une intégrité sans faille. En fait, il s’occupe principalement de la traque du blanchiment d’argent. Madagasikara, étant une île, tient un rôle sournois de plaque tournante dans l’océan Indien des activités criminelles de ce genre. Pour ainsi dire que le poste de DG de SAMIFIN requiert une importance de premier plan dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), dirigé par une certaine Sahondra Rabenarivo, se charge de la délicate tâche de détecter les candidats à retenir. Après la date de clôture du dépôt de candidature, le CSI fait part de l’existence de quinze candidats. Etant donné l’immensité du défi à relever, les membres du CSI veilleront au grain dans l’exercice de leurs responsabilités. Nous osons toujours croire que la Grande île dispose suffisamment de matière grise apte pour le poste demandé.
Fausse modestie mise à part, Madagasikara regorge de la matière grise ! Mais pourquoi nous en sommes encore là ? Le pays a un capital humain doté de compétence et d’intégrité. Seulement voilà, on l’ignore. Une bonne partie de nos élites (« olo-manga ») reste méconnue au profit des arrivistes et des parvenus.
Le système de recrutement à des postes aux Hauts emplois de l’Etat ne répond pas souvent aux critères rationnels et intègres. Tout repose sur des procédures contre-productives telles le népotisme, le copinage, l’esprit partisan, bref le favoritisme et cela depuis presque les 60 années d’indépendance. Le régime de Rajoelina tente de redresser la situation en primant la valeur de la matière grise.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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