Publié dans Editorial

Parlementaires crédibles

Publié le mardi, 02 février 2021

L'installation solennelle des 18 sénateurs a eu lieu, ce week-end dernier, au Palais de verre à Anosikely. Ces derniers arborent leur écharpe en tant qu'élus ou nommés parlementaires. C'est un insigne de dignité mais aussi et surtout de responsabilité.

 

Désormais, les deux Chambres du Parlement s'installent et fonctionnent à plein régime. A rappeler que selon la Constitution votée et par la suite promulguée le 8 décembre 2010 par le décret n° 2010-994 de la Haute autorité de la transition, le régime parlementaire de la IV ème République de Madagasikara est bicaméral : l'Assemblée nationale et le Sénat. En fait, il s'agit d'un retour aux sources. La première Constitution de la Première République fit mention de l'existence des deux Chambres. Mais quand un certain Ignace Didier Ratsiraka s'empara du pouvoir, il fit voter une nouvelle loi fondamentale qui apporta des changements dont, entre autres, la suppression du Sénat. Donc, le Parlement de la Deuxième République est monocaméral : l'Assemblée nationale populaire (ANP). La troisième Constitution de la Troisième République née des mouvements populaires de 1990-91 mentionnait le retour de la Chambre haute.

Le jeune candidat à l'élection présidentielle de 2018, Rajoelina Andry Nirina, annonçait son intention formelle de rayer de la carte du texte fondamental le Sénat. Motif majeur, le Sénat dans sa forme au moment des faits (63 membres) engloutit trop d'argent du peuple ! Il crève le fragile budget de l'Etat. Vu l'extrême pauvreté du pays, Rajoelina, une fois élu Président de la République comptait supprimer le Sénat du paysage républicain et cela afin de pouvoir économiser et l'affecter à d'autres secteurs beaucoup plus urgents. Contrainte d'austérité oblige ! Mais le nouveau Président élu n'a pas pu aller jusqu'au bout de ses ambitions, l'esprit et la volonté de la Constitution l'empêchaient. Une barrière claire qu'il ne peut pas franchir. En tant que citoyen qui respecte la loi du pays, Rajoelina Andry a dû se plier et se rétracter. Seulement, il n'abandonne pas ! Il a réussi à faire passer auprès du juge constitutionnel un Sénat fortement… réduit. De soixante-trois à dix-huit membres, la Chambre haute dans sa nouvelle configuration répondra, si minime soit-il, au vœu du locataire d'Iavoloha.

Maintenant que les Chambres du Parlement de la République fonctionnent normalement, il ne nous reste qu'à espérer de voir des députés et des sénateurs dignes de leur écharpe. Faudrait-il mentionner que le peuple paye à prix fort de leur sueur pour faire tourner la machine (salaires et avantages plus fonctionnement). Que nos parlementaires sachent utiliser avec modération l'argent public ! Qu'ils soient conscients que le pays vit dans la misère presque totale. Qu'on ne se permette point de dilapider le Trésor public qui se trouvedéjàen situation de précarité. Députés et sénateurs doivent bien représenter les concitoyens et qu'ils veillent en premier lieu aux intérêts de la population ! Que les députés et les sénateurs assument pleinement leurs responsabilités ! Qu'ils garantissent la stabilité et la sérénité du pays. Qu'ils ne soient pas la source de troubles ! Et sachez que le peuple est capable, d'une manière ou d'une autre, à retirer sa confiance !

Les belles paroles, c'est bon ! Les bonnes intentions, c'est mieux ! Mais le peuple a légitimement droit à des actes concrets venant des parlementaires crédibles !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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