Publié dans Editorial

Sacre d’un judoka

Publié le lundi, 24 mai 2021

Ahmad Ahmad fait école. L’ancien président de la Fédération malagasy de football (FMF) accéda au sommet de la Direction du football africain en 2017. Il fut le premier malagasy à avoir eu l’honneur d’occuper un tel poste auniveau continental. Siteny Randrianasoloniaiko prend le relais mais pour une autre discipline : le judo. Il défait par 42 voix contre 9 le Tchadien Abakar Djermah Aumi et devient président de la Confédération Africaine du Judo (CAJ) le mardi 18 mai à Dakar.
C’est l’aboutissement d’un long et assidu parcours d’un féru d’une disciplinesportive créée par Jigoro Kano au Japon : le judo. En effet, le grand Maître Kano, ceinture blanche 13ème dan, a jeté en 1882 les bases des principes fondateurs d’une nouvelle discipline en Arts Martiaux inspirée du Ju-jutsu, le Judo littéralement « voix de la souplesse ». Elle fut adoptée officiellement aux Jeux olympiques en 1964. Le judo débarqua à Madagasikara au milieu des années 60 via la France. La Fédération française de judo accompagna la Fédération naissante malagasy. La pratique du judo ensorcèle les jeunes et les moins jeunes. Si au début il fut l’apanage des jeunes issus des familles aisées et se concentra à Antananarivo, au fil des années le judo se démocratise sinon se popularise progressivement et se repend à travers l’île.
Siteny Randrianasoloniaiko a gravi tous les échelons du judo. Du simple pratiquant en ayant franchi les étapes essentielles en grade, il passe par le poste d’entraîneur de l’équipe nationale pour ravir ensuite le fauteuil du président de la Fédération et en simultané président du Comité olympique malagasy et trône, au final, sur le sommet continental du judo. L’onction populaire dans  sa ville, Toliary I, en tant que député rajoute au palmarès. Bref, un parcours élogieux pour un sportif qui assume sa passion.
Pour les quatre ans à venir à la tête de la CAJ, à la lumière de son itinéraire exemplaire,  gageons que Siteny fera honneur à la dignité de la Grande île. Il sera à coup sûr à la hauteur de la fierté nationale. Il assumera la nouvelle mission non pas comme un simple métier mais un sacerdoce. Sans vouloir rouvrir la plaie sur le cas d’Ahmad Ahmad, les concitoyens peuvent dorénavant escompter relever la tête.
Le triomphe mérité Randrianasoloniaiko sert d’exemple vivant de réussite aux jeunes. On a tendance à mettre en avant le manque de moyens matériels pour justifier le blocage des initiatives. Et la pauvreté qui s’ensuit revêt ainsi le caractère d’une malédiction. La prestation élogieuse du nouveau président de la CAJ corrobore la pertinence des Fables de La Fontaine « travaillez, prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins ! ». Tétanisée par la crise, la jeunesse malagasy fait du surplace. Faudrait-on rappeler le parcours emblématique d’un certain Rajoelina Andry Nirina qui, lui aussi, a osé braver tous les obstacles. Certainement, on assiste en ces temps-ci à un réveil bien que timide des initiatives.
Le sacre d’un judoka tel Siteny Randrianasoloniaiko boostera, espérons-le, une dynamique pour la relance du pays !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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