Hécatombe sur les routes nationales. Les accidents graves se succèdent. Des vies humaines succombent. Des innocents, femmes etenfants ou toute une famille, périssent. Trop de morts d’homme. Trop, c’est trop !
Durant les dix dernières années, les accidents routiers causant des morts se multiplient en nombre et atteignent un niveau de gravité qui dépasse l’entendement humain. Les taxis-brousse et les camions décrochent le triste palmarès.
D’emblée, la part de responsabilité de chacun est légitimement à rétablir de façon urgente et prioritaire et ce afin de déterminer les voies et les moyens pour en sortir. Il faut à tout prix mettre un terme à la catastrophe. Les routes nationales, provinciales voire régionales réduites à des dimensions de mouroirs ou de gouffres de malheur sont inadmissibles et inconcevables. En se hasardant à décortiquer le pourtour de la responsabilité des accidents récurrents de circulation notamment ceux des taxis-brousse, on risque de patauger dans un enchevêtrement des rôleset d’actes où personne n’est responsable.
Selon les enquêtes menées par la Direction générale de la sécurité routière (DGSR), 10 % des accidents trouvent leur origine dans la défaillance technique. Ce qui revient à déduire que 90 % des accidents mortels proviennent des responsabilités d’horizons divers.
Dans tous les cas de figure, chacun tente de se dédouaner en ne voulant pas porter le chapeau de ces morts d’homme de trop. Tinoka Roberto, le ministre des Transports monte au créneau et dénonce la gabegie qui prévaut dans ce secteur stratégique. Le transport terrestre pour un pays en développement comme Madagasikara tient un rôle plus qu’incontournable.
La DGSR, les services publics rattachés (ATT, etc.), les Forces de l’ordre,les propriétaires, les coopératives nationales, les conducteurs et les usagers ont chacun leur part de responsabilité à assumer comme il se doit. Une chaine de responsabilités dans laquelle on ne s’y retrouve pas exactement.
La DGSR, la pièce maitresse réglementant la capacité de circulation de tous les véhicules à Madagasikara, occupe le rôle primordial dans la mise aux normes techniques de toutes les voitures circulant sur le territoire national. A l’heure actuelle, cet organisme mène un combat sans appel contre la corruption. Dieu seul le sait, comment se comporte la lutte !
L’ATT, principal responsable public, parvient-il à maitriser le secteur ? On attend de sa part une gestion drastique et rigoureuse des transports terrestres. Des réglementations sévères, auxquelles tous les professionnels de la route doivent obligatoirement se plier, s’imposent. La discipline et le contrôle sur route semblent faire défaut.
Les Forces de l’ordre ont une lutte particulière à affronter à savoir « la petite corruption » lors des contrôles de la Police routière. En fait, tout se résume à payer des « écolages » à chaque point de contrôle.
Les propriétaires et les coopératives portent sur les épaules de lourdes responsabilités. L’anarchie règne ! Le recrutement des chauffeurs doit correspondre à des critères stricts. La capacité à conduire des véhicules allemands tels les Sprinters ou les Crafters, des bolides aux courses folles, exige des compétences particulières sinon une maturité au volant.
Pour remédier à ce chaos résultant d’une gestion mal agencée d’un secteur crucial provoquant d’énormes dégâts humains et matériels, il ne suffit pas de hausser le ton mais de mettre sur les rails des mesures cohérentes et surtout de les appliquer scrupuleusement.
Ndrianaivo