Publié dans Editorial

L’inévitable rappel !

Publié le jeudi, 21 octobre 2021

La Présidence fonce dans le tas. Conscient du degré alarmant du laxisme dans certains secteurs de l’administration, le sommet de l’Etat se décide, enfin, à prendre la situation en main. Un ministre fait même l’objet d’un rappel à l’ordre de la Présidence. Il fallait à tout prix prendre le taureau par les cornes.  

 

Coup de tonnerre à Ivato dans la journée du mardi. Un joli « paquet » contenant un précieux objet d’une valeur estimée à 500 000 USD a été saisi à l’aéroport international d’Ivato. Le passager indélicat, un Sri- Lankais, voulait le dissimuler dans son bagage à main mais la vigilance des agents de la douane l’a démasqué. L’alerte générale fut déclenchée. Une équipe spéciale composée de la Présidence, du Secrétariat d’Etat à la Gendarmerie et de la Douane, dépêchée sur place, constatait le méfait.

Les cas de saisie d’objets de valeur à l’aéroport d’Ivato se multipliaient ces derniers temps. Plusieurs fois, dans le passé, nous avions eu des occasions d’alerter les autorités compétentes et de tirer la sonnette d’alarme sur des tentatives trop fréquentes  de faire passer entre les mailles de la douane des quantités notables d’or ou de pierres précieuses sinon des espèces endémiques protégées.

Idem auprès des Forces de sécurité quant à la surveillance du territoire, relative aux porosités de nos frontières. On a l’impression qu’on entre et qu’on sort du pays autant que l’on veut. La fuite « facile » du territoire en février 2020 de l’ancien DG de la CNAPS reste toujours coincée en travers de la gorge. Un an après, début janvier 2021, 73,5 kg d’or en provenance de Madagasikara ont été saisis par la douane sud-africaine. Le citoyen lambda attend de pied ferme l’aboutissement de l’affaire !  On parle récemment des 22 kg d’or qui auraient pu sortir indument d’un port malagasy et interceptés aux Seychelles. Le conditionnel est de rigueur ! Et la liste risque d’être longue.

De toute manière, le laxisme et la gabegie qui frisent l’anarchie règnent en puissance dans le pays. En dépit des rappels à l’ordre du locataire d’Iavoloha et de celui de Mahazoarivo, le phénomène résiste. La jonction quelque part de la corruption avec le laisser-aller rend la situation ingérable. Justement, quand la corruption entre en jeu, la lutte se complique dans la mesure où l’impunité fait usage de son art. L’art d’étouffer les affaires ou les dossiers sensibles !

Les tenants du pouvoir, au sommet de l’Etat, doivent utiliser les moyens forts. Il faut sortir l’artillerie lourde si l’on veut vraiment écraser l’ennemi. L’implication directe de la Présidence s’impose ! Il faut que le numéro Un du pays tape sur la table et cela sans distinction du niveau de responsabilité (ministre, Sg, Dg, …). D’ailleurs, il est, en sa qualité de Chef de l’Etat, le seul à pouvoir le faire. Un simple calcul des dégâts causés par ce laxisme aux portes du pays nous fait savoir qu’ils se chiffrent à des milliards d’Ar. Des manques à gagner qui pénalisent en trop la caisse de l’Etat. Comme toute hémorragie, la perte de sang de trop affaiblit mortellement le corps de tout être vivant.

Le rappel à l’ordre que la Présidence adresse au ministre des Transports servira de message fort à tout le monde.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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