Publié dans Editorial

Des projets bidon !

Publié le dimanche, 07 novembre 2021

On dit souvent qu’un pays a des élus qu’il mérite. Indéniablement vrai, une Assemblée d’élus est le résultat des urnes des citoyens électeurs locaux. Tout de même, il existe certains députés, normalement ou légalement choisis selon la règle indiscutable de la démocratie, qui déchantent.
A suivre de près le cortège des projets de loi, initiés par les députés eux-mêmes qui débarquent à l’Hémicycle, force est de constater que nombre de ces projets frisent le ridicule. Des simulacres de projets de loi qui ont fait couler beaucoup d’encre et ont déchainé la risée et la rage des réseaux sociaux, ne cadrent pas dans la crédibilité du Parlement.
La loi attribue aux membres du Parlement l’initiative de proposition de loi. Ils peuvent échafauder un projet à soumettre à l’Assemblée après avoir obtenu le feu vert du Gouvernement. Seulement, les sujets abordés jusque-là prêtent dans la majorité des cas à des équivoques voire à des polémiques.
Une proposition de loi relative à la légalisation et à la libéralisation de la production et de la commercialisation du rhum artisanal, le « toaka gasy » débarqua à Tsimbazaza. Une première tentative datant de la mandature d’avant concoctée par un député, un élu de la Sofia, mais qui n’a pas pu passer le « triage » de la séance plénière. Pour une deuxième tentative, un autre député, de la présente mandature, un élu de l’ancienne Province de Fianarantsoa, revient à la charge et parvient à faire passer le « toaka gasy » du cap de la session plénière. Mais bicamérisme oblige, il fallait réussir à franchir le cap d’Anosikely, au Sénat. Au final : l’échec. Et cela, pour raison de santé, avance-t-on. Effectivement, il faut veiller à tout prix aux intérêts vitaux de tous.
L’élu parlementaire du Sud soumet à l’Assemblée nationale un projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 22 août 2016 sur le « Pôle anti-corruption », PAC. Après d’âpres débats tant sur la place publique qu’au Parlement et en dépit des mobilisations autant intérieures qu’extérieures contre le risque de donner des ailes à l’impunité, le projet réussit à passer.
Une députée élue du grand Sud propose une loi autorisant l’interruption de la grossesse pour des raisons médicales (ITG). La levée des boucliers de diverses sensibilités du pays avec en tête de file l’Eglise ne se fait pas attendre. Finalement, le projet a été botté en touche !
Une autre députée, élue d’un Arrondissement d’Antananarivo, soumet pour son compte un projet de loi modifiant l’ordre de l’héritage. En fait, le projet vise à reclasser vers le haut le conjoint veuf ou la conjointe veuve, sur le droit à l’héritage. En réalité, la proposition bute aux us et coutumes, encore très respectés, du pays. L’élue d’Antananarivo a dû se plier.
Ibidem sur le projet de loi sur le « reclassement » des dépôts de médicaments au même rang que les officines de pharmacie. Une des propositions d’un élu du Melaky qui n’a pas manqué de soulever de vifs débats. Ce parlementaire aussi dut se rendre à l’évidence au fait que ses pairs ont ajourné la séance.
Les contribuables se demandent si nos élus manquent de visibilité sur la perception de vrais problèmes et intérêts du pays et de devoir mentionner qu’on se livre à des projets bidon.
Ndrianaivo




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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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