Publié dans Editorial

Fait rarissime !

Publié le vendredi, 20 mai 2022

Une grande première, c’est le cas de le dire correctement, dans les annales de la République qu’un Chef d’Etat adresse une lettre, relayée par la presse, aux hauts responsables de l’Etat sur un sujet qui lui tient à cœur. Rajoelina Andry Nirina envoie une « Lettre ouverte » au Premier ministre et à tous les membres du Gouvernement ayant comme objet « Promotion de la formation technique et professionnelle ». Le Président leur fait part l’intérêt majeur qu’il accorde à l’enseignement technique et à la formation professionnelle en leur enjoignant quelques instructions qu’il faille prêter attention voire chercher les voies et les moyens pour les exécuter.
Interpellation ! Rappel à l’ordre ! Ordre d’un super hiérarchique à ses subordonnés ! Profession de foi ou conviction personnelle ! Sinon, le tout à la fois ! A chacun de l’interpréter selon ses propres approches. De tous les cas de figure, la « Lettre » est bel et bien là ! Aux destinataires de le prendre en considération et faire en sorte qu’elle soit traduite en actes.
Depuis toujours, du moins depuis la colonisation, l’enseignement technique et la formation professionnelle furent le dernier souci des dirigeants. Alors qu’à l’époque royale, la formation technique et professionnelle avait eu sa lettre de noblesse. La reine mère Ranavalona, au-delà de son refus au christianisme, encourageait les rares missionnaires et certains « Vazaha » admis au royaume à monter des ateliers de formation technique à l’intention de ses sujets pour leur apprendre les notions, à même, élémentaires sur la maçonnerie, l’ouvrage bois et métallique, etc. Les missionnaires et autres ont été séduits par la capacité d’assimilation et la maîtrise des apprenants aux nouvelles techniques. La preuve, de nouvelles constructions de style occidental pullulèrent à Antananarivo comme des champignons se démarquant des maisons d’habitation traditionnelles en bois ou en « rotsopeta ».
A l’arrivée des « Vazaha », ils ont mis en veilleuse la formation technique et professionnelle. Le premier établissement scolaire créé à Andohalo, le Lycée Gallieni, ne dispensait que des matières d’enseignement général (classique et moderne) pour les garçons et Lycée Jules Ferry à Faravohitra pour les jeunes filles. Le premier centre de formation, l’Ecole normale Le Myre Des Vilers à Mahamasina, fut orienté uniquement vers la formation pédagogique pour les futurs instituteurs qui seront répartis à travers la Colonie. Ce qui intéressait le plus les colons c’était de former des agents de l’administration coloniale, des fonctionnaires subalternes. Des « cols blancs » ou des bureaucrates contre-productifs. Les établissements techniques souffrent d’insuffisance en nombre. Et on mésestime le métier de technicien.
La Première République n’a pas fait mieux. Les autres qui se sont succédé, non plus. C’est tout juste s’il y a quelques Lycées techniques à Antananarivo et dans les chefs-lieux de province. On a toujours tendance à promouvoir les établissements scolaires d’enseignement général au détriment des techniques.
Apparemment, le locataire d’Iavoloha veut corriger le cours de l’histoire. Il veut redresser les torts. Il faut reconnaître que l’Enseignement technique et la formation professionnelle n’a pas eu encore son lot de « Sekoly manara-penitra ». On doit rattraper ce retard.
Grâce à cette intervention inespérée du Président Rajoelina qui sonne comme un appel à la raison, un fait rarissime, la formation technique et professionnelle peut espérer des jours meilleurs à l’avenir.
Ndrianaivo

Fil infos

  • HCC - Trois anciennes ministres réintègrent l’Assemblée nationale
  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés
  • Monastère de Mahitsy - Au cœur du silence bénédictin
  • Employés du Groupe Sodiat - « Laissez-nous travailler ! »
  • Immunité - La société civile dénonce la protection accordée aux inspecteurs des impôts et des douanes
  • Nominations de préfets et de chefs de Districts - Le Syndicat des administrateurs civils répond à la polémique
  • Groupe Sodiat - 4000 employés et familles étranglés

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Appel controversé !
    Le Gouvernement lance un Appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement de 23 chefs de Région. La date de clôture du dépôt des dossiers de candidature est fixée pour le 28 novembre prochain. D’emblée, des observateurs attentifs trouvent curieux d’acter prestement un tel « Appel ». Y a-t-il urgence ? Est-ce qu’un Appel à manifestation d’intérêt pour recruter des chefs de Région présente un caractère si urgent. Vu les urgences prioritaires du moment, cet Appel ne peut-il pas attendre un peu ? N’y a-t-il pas d’autres choses plus importantes et plus essentielles ?

A bout portant

AutoDiff