Publié dans Editorial

Manœuvre dilatoire !

Publié le vendredi, 08 juillet 2022

Le ministère de la Justice communique qu’il organise un « Symposium de la magistrature » les lundi 11 et mardi 12 juillet prochains. Du coup, observateurs et simples citoyens se posent des questions « dans quel objectif ? », « quels seront les thèmes abordés ? », « Y a-t-il un contexte particulier qui justifiait la nécessité d’une réunion ? » En tout cas, l’initiative de tenir un symposium sur la magistrature répond apparemment aux attentes des justiciables. Reste à savoir si ledit symposium osera toucher la gangrène qui mine ce département tant décrié. En dépit des sonnettes d’alarme tirées, de temps à autre par l’opinion ou par la société civile relatives à certains verdicts souvent controversés arrêtés par certains juges, des cas douteux persistent.

Selon le dernier rapport de Transparency international-Initiative Madagascar relatif à l’indice de perception de la corruption, Madagasikara se trouve au 147èmesur 180. La note stagne autour de 25 -26/100. Or la moyenne régionale, Afrique subsaharienne, est de 33 /100. Donc, la Grande île reste toujours sous la moyenne acceptable. Il se trouve que le ministère de la Justice fait partie des départements pointés du doigt. Dans la ligne de mire de IT/IM parmi d’autres départements ou Services publics tels l’Education nationale, la Douane, les Forces de la défense et de la sécurité (FDS), le Justice malagasy peine à se débarrasser de cette sombre image. Les juges ont du mal à se démarquer de cette apparence douteuse. On les accuse à tort ou à raison d’être corrompus.   Evidemment, tout le monde n’est pas « contaminé » mais des brebis galeuses existent, des corrompus avérés qui  salissent l’honorabilité du grand nombre. Certains d’entre eux ont été radiés du Corps de la magistrature. Le Conseil supérieur de la magistrature, l’instance habilitée à statuer sur le cas des juges, est pris d’assaut par des dossiers compromettant des juges dans l’exercice de leur fonction.

L’intervention médiatisée du président du Syndicat des magistrats de Madagasikara (SMM) Mbitanarivo Andriantsihorisoa attise la curiosité de l’opinion. Le Symposium serait-il une opportunité au SMM de déballer, en interne bien entendu, des problèmes inhérents qui handicapent la bonne marche de la Justice à Madagasikara ? Avec le nouveau bureau de ce puissant Syndicat, on a eu ces derniers temps l’habitude d’entendre des remarques parfois acerbes côtoyant le contour politique.

On ose espérer que le ministère de la Justice mettra à profit la tenue de ce symposium de lundi et mardi prochains pour crever l’abcès qui, en fait, noircit le tableau de Faravohitra aux yeux des concitoyens. Que le symposium servira également d’occasion aux responsables au niveau du ministère central ainsi qu’au sein des Juridictions réparties à travers l’Ile de corriger les tirs et remettre à sa place la crédibilité de ce département stratégique dans la mise en place de l’Etat de droit à Madagasikara. Que les dirigeants du SMM, apparemment stricts dans leur approche de la vie nationale, ne transigent point sur les cas de mauvaise gouvernance à commencer par leur propre département.

On craint qu’une telle rencontre entre les magistrats du pays ne soit qu’une vulgaire manœuvre dilatoire pour dissiper les appréhensions des justiciables. Une Justice à deux vitesses, une pour les fortunés et une autre pour les pauvres, doit être à jamais enterrée.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Leçons à retenir
    Des vents violents secouent le pays, de part en part, sèment la panique et ébranlent les esprits. Tout juste comme les malheurs causés par la misère poignante, parmi les plus pauvres du monde, par l’insécurité galopante ne suffisent point pour que d’autres souffrances viennent s’abattre en sus. Des sages et observateurs inquiets ne pouvaient pas ne pas s’interroger pourquoi tous ces maux ? Serions-nous des peuples maudits ? Négatifs ! Mais, pourquoi ? D’abord, nous, les Malagasy, nous avons une maladie incurable : la mémoire courte ! Nous oublions trop facilement. Tellement, nous, notamment les dirigeants, des deux camps, du pouvoir et de l’Opposition et nous les citoyens lambda, on est obnubilés par les difficultés quotidiennes de la vie que nous ne gardions pas en mémoire le passé quoique le plus récent, afin qu’on puisse améliorer les points positifs et corriger les erreurs. Incapables de tirer les leçons du passé,…

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