Publié dans Editorial

Equivoque !

Publié le jeudi, 21 juillet 2022

Le « Fiombonan’ny Fiangonana Kristiana eto Madagasikara » (FFKM) monte au créneau. Les quatre chefs d’église dite « Zokiny », catholique romaine, FJKM, luthérienne et anglicane, publient une déclaration pour le moins ambigüe, sollicitant ou enjoignant, c’est selon, les acteurs politiques y compris les dirigeants en place à se mettre autour d’une table aux fins des « concertations élargies » et cela, selon eux, pour débattre et trouver ensemble les solutions liées à la crise actuelle.
Un message qui prête à confusion ! Il n’y a qu’un brin de cheveu pour ne pas le confondre sinon l’assimiler au refrain frisant la litanie de l’Opposition exigeant la tenue d’une « conférence ou concertation nationale » afin dit-on dans le milieu de l’autre camp de discuter ensemble les grands problèmes de l’heure et d’anticiper l’échéance de 2023.
A quoi rime donc la sollicitation des patrons du FFKM ? Certains observateurs avisés des affaires nationales s’interrogent tout de même où est-ce qu’on veut en venir ? A quoi rime ce mic mac ? Des doutes s’installent sur la sincérité de l’acte ! Les quatre chefs d’église ne sont pas sans savoir les manèges des dirigeants de l’Opposition qui, en fait, clament à tue-tête la nécessité d’une concertation nationale. Ils savent certainement ce à quoi les tenants du régime ont répondu. En effet, selon eux, point n’est plus besoin de réunir les acteurs politiques. Le peuple a déjà désigné celui qui va diriger en son nom le pays. A charge pour l’élu ayant l’onction populaire de présider la direction du pays et de gérer, avec l’équipe qu’il choisira, les affaires nationales. C’est ainsi que fonctionne la démocratie au nom de l’Etat de droit. Evidemment, pour des questions précises nécessitant les avis des forces vives du pays, le Chef de l’Etat peut très bien convier tout le monde autour d’une table pour des réunions élargies comme ce fut le cas récemment avec la fixation des prix du carburant et ceux du ticket des taxis-be (Tanà-ville et environs).
Ravalomanana Marc, échaudé par le message équivoque du FFKM, relance l’idée d’une concertation élargie. Croyant avoir le soutien moral des quatre prélats, il tente le tout pour le tout. Il espère toujours revenir aux manettes du pouvoir. Une concertation nationale suivie d’une Convention (schéma 1990 au Panorama ) lui offrira l’opportunité de réaliser son rêve.
Visiblement aux abois, les chefs de l’Opposition sentant déjà le relent de la déroute pour les échéances électorales de 2023, foncent sur le tas. En espérant que le FFKM leur accorderait la bénédiction, Ravalo et compagnie, la bande du RMDM et les barons du HVM, croient dur comme fer que le poids des chefs religieux suffisent largement à renverser la balance. Ils se trompent lourdement. Les hommes et les femmes du pouvoir, aguerris comme ils sont, ne se laisseront point impressionner. Depuis un certain temps, on ne s’étonne pas de la prise de position, pour le moins compromettante ou douteuse, des dirigeants du FFKM.
On est à douze mois du rendez-vous électoral crucial, la meilleure option pour l’Opposition est d’attendre « sagement ». Le peuple décidera à nouveau à qui il jugera utile et censé de placer sa confiance. Inutile de jaser ! Soyons calmes et patients ! L’avenir nous le dira.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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