Bien avant, à Genève, se tenait une rencontre de haut niveau, le sommet de l’Organisation internationale du travail (OIT) au cours duquel le Chef de l’Etat malagasy profitait l’occasion pour soumettre un programme dont l’axe principal consiste dans l’amélioration des conditions des travailleurs, autrement dit pour une justice sociale. Madagasikara est l’un des rares pays, en dépit de la situation difficile qu’il traverse, qui osent faire des pas en avant pour améliorer, tant soit peu, les conditions des travailleurs du pays. Entre autres, le relèvement du salaire minimum de base. Décision courageuse qu’il fallait mettre sur le compte du dirigeant en place. Dans la foulée, le Président malagasy estime nécessaire d’élaborer un nouveau code de travail.
Le processus de mise en place d’un cadre de travail « révolutionnaire » veillant à jeter les bases d’une meilleure condition de travail au nom d’une justice sociale relève d’une lutte de longue haleine. Au moins deux critères entrent en jeu. D’abord, l’ajustement de la situation salariale répondant aux besoins fondamentaux des travailleurs (salariés ou ouvriers). C’est un pari d’envergure difficile, vu la précarité du tissu économique du pays et l’environnement morose, mais pas impossible. La volonté courageuse du patronat à rendre plus viable les conditions de vie des travailleurs pourra, à terme, déclencher positivement une motivation afin d’être beaucoup plus productif et propulsera les entreprises vers la réussite. Evidemment, le goût du risque sera de mise ! A noter que le goût du risque a été pour quelque chose dans le boum économique des pays riches d’aujourd’hui au départ de la révolution industrielle des siècles précédents.
Ensuite, le respect des droits fondamentaux des travailleurs dans le cadre d’un Etat de droit et également au sein d’un code de travail amélioré, jaloux des droits et avantages des travailleurs. On ne peut pas atteindre une justice sociale sans le respect strict des droits fondamentaux des travailleurs de toute catégorie. Les patrons ont tendance à ignorer le minimum des droits et avantages de leurs salariés. C’est dans ce cas précis que les mouvements syndicaux entrent en jeu. Les leaders syndicaux ont un devoir sacré de militer dans ce sens. La mise en place d’une justice sociale requiert la collaboration de tous. En effet, il s’agit d’un combat de tous (salariés et patrons). Certes, la participation de l’Etat, dans le cadre d’une lutte tripartite (public, privé et représentants des salariés) contribue sans faute à la relance économique tant souhaitée.
La justice sociale, un bien précieux que tout régime politique, digne de l’être, doit s’approprier.
Ndrianaivo