L’oiseau rare détecté, à l’issue d’un parcours de recrutement ardu, de nationalité malagasy ou autre, homme ou femme, aura la lourde tâche de remettre à flot la Compagnie nationale d’eau et d’électricité. Il s’agit d’une mission apparemment impossible pour sauver une entreprise égarée dans un labyrinthe où il est très compliqué d’y pénétrer mais surtout d’en sortir. Un enchevêtrement de nœuds gordiens qu’il faudra dénouer un à un. Les délestages, l’un des problèmes récurrents dont les effets destructifs impactent durement et lourdement sur la vie des ménages et les activités professionnels des abonnés, en particulier, de la population, en général, n’ont que trop duré. Les dirigeants de la compagnie brillent par des promesses volatiles et des engagements non tenus. Les belles paroles appelées à mettre un terme aux nuisibles délestages demeurent, jusqu’à l’heure, vaines. Mais attention, il ne suffit point de cesser les coupures intempestives d’eau et d’électricité mais aussi et surtout éponger les faramineuses dettes de la Compagnie évaluées à 1.031 milliards d’Ar. Un chiffre qui risque d’augmenter !
Le ministre de tutelle et le Conseil d’administration de la Compagnie nationale, visiblement aux abois et acculés par les avalanches de critiques de l’opinion nationale cherchent une formule magique pour apaiser les tensions qui vont crescendo. En effet, ils sont en train de boucler le dossier de recrutement de l’homme ou de la femme de la situation tenant entre leur main la baguette magique et maîtrisant la formule du « sésame ouvre-toi ». Effectivement, la JIRAMA cherche un « magicien » tout au plus un « oiseau rare » ! On veut bien croire à la capacité hors-norme et aux compétences magiques de ce « redresseur de tort » seulement il ne faut pas prendre le peuple de Dieu pour des canards sauvages.
De nos humbles avis, il appert qu’il faudra avant toute chose faire appel et ce de façon drastique à la politique d’austérité. Autrement dit, il fallait dégraisser la Compagnie. La meilleure solution serait de mettre la Société nationale sur la table d’opération pour des actions chirurgicales précises. Car, il en faut quelque ablations afin d’enlever les « mauvaises graisses » sinon les « graisses inutiles ». Faire croire à des solutions jugées être efficaces tout en gardant l’effectif pléthorique et maintenir les dépenses fixes surdimensionnées relève d’une manœuvre dilatoire. Il est du domaine de l’impossible d’admettre qu’une entité de production, quelconque, budgétivore et surendettée puisse être redressée sans des mesures courageuses et impopulaires visant à réduire les sorties au profit des entrées, d’ordre financier s’entend.
La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA, négocie, en ce moment précis, un tournant décisif. Un tournant qui peut être fatal non seulement pour la Compagnie et ses employés mais également pour le pays. Mais un tournant, bien négocié, peut être une opportunité pour un brillant avenir.
Ndrianaivo