Publié dans Editorial

L’accord de la discorde

Publié le dimanche, 06 août 2023

La Russie suspend unilatéralement l’ « accord céréalier ukrainien » le 17 juillet à 23 heures. Signé il y a un an exactement, le 17 juillet 2022, l’ « accord » signé entre la Russie et l’Ukraine, sous les bons offices de l’ONU et de la Turquie, prévoyait le libre cours des exportations des céréales ukrainiennes au-delà de la mer Noire.

A noter que l’Ukraine, l’ancienne République socialiste et fédérative de Russie, membre intégrante de l’URSS, fait partie de l’un des pays grands producteurs de céréale. Elle est, à ce titre, le premier producteur mondial d’huile de tournesol et quatrième mondial de blé et de maïs. Du coup, l’Union européenne, les Etats-Unis condamnèrent vivement ce geste jugé indélicat de la Russie. Même la Turquie qui est l’un des alliés exprimait son désarroi. Ankara voit de très mauvais œil la décision controversée du Kremlin semant le désordre sinon la panique. 

Il va sans dire en effet que la suspension de l’accord du côté de la Russie va déclencher un désordre, en termes de ravitaillement, parmi les pays dépendants dont entre autres les pays de la Méditerranée et ceux de l’Afrique surtout. Pour certains pays dont Madagasikara, ladite suspension n’affecte pas beaucoup du fait que la Grande île n’est pas un pays grand importateur de ces types de céréale. Plutôt, elle s’intéresse aux importations du riz. Nuance ! Toujours est-il que le pays subit, d’une manière ou d’une autre, des effets secondaires ou collatéraux ne serait-ce qu’au niveau du trafic mondial tout court. Madagasikara, un pays dépendant dans plusieurs domaines de ses activités, n’échappe pas aux retombées négatives de tout manquement du commerce mondial.

La Russie, sentant et anticipant le souffle du vent de nature à lui taper un revers en pleine figure, s’est hâtée de convier certains dirigeants africains à une rencontre d’urgence à Moscou. Pour cause, la suspension de l’accord céréalier qu’elle a décrété unilatéralement pénalise lourdement l’Afrique qui, pour plusieurs cas, dépend des céréales ukrainiennes. Le continent africain figure parmi les fidèles « compagnons », envers et contre tout, du géant de l’Est notamment vis-à-vis de cette guerre en Ukraine. Ce sont des alliés dont la « fraternité » datait depuis plusieurs décennies, à l’époque de la grandeur de l’URSS. Ainsi, l’Afrique refuse de condamner, à travers les multiples résolutions de l’ONU, la Russie en dépit des pressions persistantes des puissances occidentales (l’UE, les Etats-Unis) et quelques pays asiatiques à l’instar du Japon. A l’issue de cette rencontre, Moscou s’engage à « livrer gratuitement » des céréales à ces amis fidèles du continent.

Il faut noter l’absence remarquée de Madagasikara à cette réunion d’urgence à Moscou. Certes, la Grande île n’est pas un pays grand importateur de céréales ukrainiennes. Plutôt la vraie-fausse volte-face du pays lors de la dernière résolution de l’ONU devant condamner, pour la nième fois, la Russie qui indispose le grand camarade, maître du Kremlin. Quoique le sommet de l’Etat ait pris des mesures disciplinaires à l’encontre du chef de la diplomatie malagasy, de l’époque, la situation reste confuse.

De toutes les manières, Madagasikara, étant un pays pauvre, a intérêt à équilibrer judicieusement ses relations extérieures. Frustrer les pays partenaires, d’où qu’ils viennent, risque à terme de porter atteinte aux intérêts majeurs du pays.

 

Ndrianaivo

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