Publié dans Editorial

Tanà brûle !

Publié le jeudi, 19 septembre 2024

« La maison brûle et nous regardons ailleurs ! » Une petite phrase de Jean-Paul Deléage, historien des Sciences de l’environnement et professeur honoraire de l’université d’Orléans, empruntée par Jacques Chirac, président français, lors de son discours au 4ème Sommet de la Terre à Johannesburg en 2002. A travers cette phrase culte, le président français voulait bousculer les consciences et les esprits des dirigeants de la planète Terre du danger imminent qui guette le monde à cause de cet indomptable changement climatique provoquant un réchauffement généralisé.

« May ny tanàna ! » Les feux envahissent, dans tous ses états, la Capitale. Trop obnubilés par la mêlée aux enjeux trop encombrants de la politique, l’opinion publique et les dirigeants publics semblent être préoccupés ailleurs et ne soucient pas assez des ravages causés par des feux ici et là. En un mois voire en une semaine, Antananarivo a été en proie à des incendies détruisant des maisons d’habitation des populations aux conditions de vie vulnérable sinon précaire sises dans les bas quartiers.
Il est grand temps d’étudier en profondeur les voies et les moyens de sortir de la ville des Mille de cette vulnérabilité et de cette précarité qui plongent dans la galère quotidienne l’existence du bas peuple. Il n’est pas trop tard ni trop tôt de revisiter les plans d’urbanisme dont Antananarivo devrait jouir.
La Capitale de la Grande île, comme toutes les grandes villes africaines, abrite une population qui dépasse de loin les capacités d’accueil. Antananarivo ne supporte plus depuis des décennies les vagues d’exode rural venant grossir indument l’effectif de la population urbaine. Depuis que les conditions de vie du monde rural se détériorent au profit des attirances de la ville, la Capitale malagasy comme les capitales des pays en développement d’Afrique ou d’Amérique latine ne déroge pas à la règle à savoir la prolifération des bidonvilles à l’intérieur desquelles s’entassent des sans-emploi, des gens de petits métiers informels et des délinquants de tout acabit. A chaque capitale ses bidonvilles où règnent les violences de tout genre. La plupart de ces incendies qui ont tendance à se multiplier se déclarent dans la ville des Mille et périphéries et prennent cible les quartiers aux habitations précaires. Cartons d’emballages usagés, chutes de bois et des ferrailles sont les principaux matériaux de construction lesquels sont rapidement inflammables. Les maisons de fortune d’Antohomadinika ou d’Isotry partent en fumée en l’espace de quelques minutes.
N’est-il pas temps de juger utile la modernisation de la ville d’Antananarivo. C’est une des priorités urgentes à laquelle le département de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire devrait se concentrer si ce n’est pas déjà le cas. L’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public d’Antananarivo (AGETIPA) créée en 1993 par le décret n° 93 – 396 financée par la Banque mondiale et entrant en fonction en 1994 à travers les projets « Lalankely » et « PRODUIR » agit de manière efficace pour améliorer les conditions générales de la vie du peuple. En effet, ce sont des projets qui avancent !
Ne devrait-on pas privilégier également le cas de ces bidonvilles ? On n’a pas le choix, il va falloir les raser et entreprendre de bâtir des maisons d’habitation modestes respectant le strict minimum de confort à l’endroit de ces déshérités.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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