Publié dans Editorial

A la portée

Publié le mardi, 26 novembre 2024

Le schéma de la victoire de la candidate n° 7, porte-flambeau du régime Orange aux communales et municipales du 11 décembre d’Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, se dessine à l’horizon. Une victoire à la portée de main en faveur de la seule femme en lice et une logique de l’échec aux autres notamment les deux supposés challengers à savoir le candidat n° 2, Tahiana Razafinjoelina, et celui du n° 4 Tojo Ravalomanana face à Harilala Ramanantsoa, la … candidate du pouvoir. 

 

Pris dans le tourbillon de l’eau qui se forme en se refermant autour d’eux pour les conduire au fond, les Tahina Razafinjoelina et Tojo Ravalomanana risquent le pire. Deux « frères » issus de la même famille politique, le parti Tiako i Madagasikara, Tahiana et Tojo s’entredéchirent, s’entretuent et au final se neutralisent. Tahiana, un fils spirituel de Ravalomanana Marc, un fidèle lieutenant, vole de ses propres ailes. Ravalo, de son tempérament imprévisible et de son enclin incorrigible à imposer, n’inspire aucunement l’envie de collaborer dans la durée. Son insolence et pire encore son arrogance envers les compagnons de lutte qui ne datent pas d’hier poussent les proches à se démarquer et à prendre certaine distance. Tahiana Razafinjoelina fut son directeur de campagne en 2018 mais à la longue, il finit par prendre l’envol de ses propres ailes. Les autres lieutenants, des fidèles parmi les fidèles, tels Razara Pierre et Me Hanitra Razafimanantsoa ont déjà manifesté, à des moments différents, leurs désaccords mais pour éviter les bruyants clashes préfèrent suivre tant bien que mal le rythme. Et voilà depuis 2023, Tahiana toisait Ravalomanana Marc en se présentant à l’élection présidentielle. Maintenant, à l’élection du maire d’Antananarivo, Tahiana confirme son indépendance et se présente au même titre que le fils (biologique) de Dada. Quel toupet ! 

Le clan Ravalomanana n’apprécie guère le geste. C’est une effronterie à l’encontre de Dada ! Evidemment, Tahiana va semer la pagaille dans la « famille ». Un scandale dans la famille ! Des ténors du parti vont le soutenir le 11 décembre. Sans doute, les grandes figures encore fidèles à Ravalo le taxent de traître, d’espèce vendue.

Et la zizanie s’éclate sur la place publique. Tahiana Razafinjoelina ne se laisse point vilipender comme de vulgaires malfrats, il répond sans complexe ni fioritures les accusations qu’il juge gratuites à son encontre. L’autre fois, nous avions déjà eu l’occasion d’évoquer la guerre fratricide au sein du camp de l’Opposition en général, dans le cercle fermé du TIM, en particulier. Quand on se traite de traîtres ! Quand on se toise en public ! On se dirige naturellement vers l’irréparable.

Le porte- flambeau de la plate-forme IRMAR / UPAR à la course pour l’Hôtel de ville d’Analakely, Harilala Ramanantsoa pourra bien être la grande gagnante de cette guéguerre qui ne dit pas son nom. Une rare opportunité qui se présente devant elle, une manne qui tombe du ciel à laquelle Harilala ne doit pas, en aucun cas, laisser échapper. 

Une chose est certaine, Tojo va barrer par tous les moyens l’accès de Tahiana au parvis d’Analakely. Et vice-versa, Tahiana également en fera de même contre Tojo. Ou bien, ils sont tous deux les grands perdants. Ou bien, tous deux les gagnants ! Un cas, foncièrement improbable ! Contre nature !

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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