Publié dans Editorial

Qu’on se le dise !

Publié le mardi, 04 février 2025

La France recommande le retrait de la loi relative à la peine de castration. Soit ! La dite loi serait, dit-on, en contradiction avec le principe du respect des droits humains ! Qu’on se le dise, la France serait-elle le pays le mieux indiqué pour dispenser des cours sur le respect des droits de l’homme à l’endroit d’un tiers sinon à l’adresse d’un pays comme le nôtre ?  C’est à voir !

Lors de l’Examen périodique universel (EPU) qui s’est tenu à Genève, la France, parmi les « examinateurs », a émis des recommandations claires et incisives à l’égard de Madagasikara concernant le respect des droits de l’homme.  La représentation permanente française auprès des Nations unies à Genève a été claire et nette  en recommandant l’adoption des mesures législatives pour combattre la discrimination à l’encontre des groupes vulnérables notamment les LGBT, de même les personnes vivant avec le VIH et celles en situation d’handicap. Et surtout, la loi malagasy prévoyant une peine de castration chirurgicale à l’encontre des auteurs de crimes tels le viol sur mineur, etc. Soit !

La France aurait-elle le droit de recommander des leçons sur le respect des droits humains à Madagasikara ? En vertu de quoi oserait-elle agir ainsi ? Que la France se regarde en face du miroir ! Un pays qui a piétiné pendant plus de soixante ans sur les droits fondamentaux du peuple malagasy, de son intégrité territoriale, n’a aucun droit de recommandation sur le respect des droits humains. Après avoir humilié, avoir réprimé et avoir écrasé dans le sang les droits d’un peuple, on ne peut pas se « refaire » de la virginité en quelques années. Négatif ! Tout crime de sang est imprescriptible ! C’est un minimum des fondamentaux des droits universels  de l’homme. Si la France croit avoir le droit de s’ériger en donneur de leçon, elle doit avant toute chose « reconnaitre publiquement ses erreurs commises durant la colonisation ». Quand on abat sauvagement des innocents malagasy par milliers en 1947, on n’a pas le droit de donner des leçons de moral aux  Malagasy ! Qu’elle paie au prix fort ses « bêtises » ! Que la France laisse aux Malagasy le droit absolu de disposer d’eux-mêmes ! C’est l’une des pierres angulaires du fondement des Nations unies. On n’est pas ici dans une république bananière !

Et les Iles Eparses ! « Ici, c’est la France », une déclaration provocatrice du Chef d’Etat français Emmanuel Macron à l’endroit de la République malagasy, en  octobre 2019, aux Glorieuses. Si ce n’est pas un affront contre la dignité d’un pays, cela ressemble trop ! La France sait pertinemment que l’Assemblée générale de l’ONU a reconnu par deux fois la légitimité de Madagasikara sur les Iles Eparses. Mais, la France s’assoit dessus ! Si le pays de Charles de Gaulle se veut être respectueux des droits des autres, elle n’a pas sa place aux Iles Eparses. Elle doit se retirer tout court !

Que la France ne prenne pas le Peuple malagasy pour des canards sauvages. La meilleure option pour elle c’est de se taire. Au final, qu’on se le dise ouvertement, Madagasikara n’a pas de leçon à recevoir de la part d’un pays qui l’a piétiné et humilié !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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