Publié dans Editorial

Date maudite !

Publié le lundi, 12 mai 2025

Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale,  prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais  Place du Treize mai. 

Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final,  à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite à la nomination, en catastrophe, de Tsiranana. Un Gouvernement d’Union nationale dirigé par le Général prendra le relais. Une nouvelle ère  commence !

Le Gouvernement Ramanantsoa se heurte à des contestations de plus en plus vives venant de certaines « élites » … côtières qui n’ont pas digéré la chute du Président Tsiranana, le Père de l’indépendance. Ramanantsoa, originaire des Hauts – Plateaux, Chef du Gouvernement, peinait à gérer les tensions internes au sein de son équipe. Tout cela pour avouer publiquement que 13 mai 1972 ne fait pas l’unanimité à l’échelle nationale. La preuve, il n’y avait jamais eu dès le début aucune cérémonie officielle dédiée à la mémoire des évènements terribles du 13 mai 1972 sur la Place du Treize mai. Seuls quelques dirigeants de la grève, à l’époque, ont daigné y déposer des gerbes de fleurs. Les dirigeants qui ont succédé le régime transitoire et écourté du Général Gabriel Ramanantsoa ont tout simplement étouffé la mémoire du Treize mai 1972.

Sans le vouloir dire publiquement, les dirigeants du pays ignoraient durant ces 53 ans le « Treize Mai » comme étant une date maudite et la Place du Treize Mai en  site interdit ! C’est ici qu’apparait  la contradiction interne du pays ! Depuis toujours, la Grande île roule à deux vitesses opposées. Deux courants contradictoires étirent le pays. Un fait vécu qui explique en grande partie le blocage du développement de Madagasikara. On n’arrive pas à dépasser le clivage ethnique et régional. Cette faiblesse court toujours et ce jusqu’à aujourd’hui. On attaque un tel au pouvoir, ce n’est pas par ce qu’il fait mais par ce qu’il est ! Les évènements de 13 mai 1972 ravivent plus que jamais la scission interne entre les originaires des Hauts Plateaux et ceux de la Côte.

En 1972, les élèves et les étudiants scandaient dans les rues de Tananarive le rejet de l’emprise du néo-colonialisme français à Madagasikara. Ils recevaient le soutien massif de la population du moins dans les localités urbaines des hautes terres. Nombre de régions ou des localités du territoire national emboitèrent le pas aux mouvements. Tandis que d’autres  dénonçaient les mouvements en le taxant d’action des ‘‘Ambaniandro’’ contre les Côtiers.

Pour ainsi dire, on se méfie de la date du 13 mai dans la mesure où elle irait dans le sens contraire de l’Unité nationale.

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Pas de panique !
    Aucun projet, aucune démarche en vue d’une privatisation ! L’Etat reste l’actionnaire majoritaire à 100 % ! L’Etat cherche en permanence les voies et les moyens pour redresser la JIRAMA. Tels étaient les mots-clés / termes-chocs annoncés et redits par le Chef de l’Etat Rajoelina Andry au palais d’Etat d’Iavoloha devant les représentants de la Compagnie nationale d’Eau et d’Electricité, la JIRAMA. Ont été présents à la rencontre, hormis l’initiateur de la réunion, on a vu deux membres du Gouvernement, la ministre des Finances et du Budget et le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures et quelques membres du staff de la Présidence, d’une part. Des représentants de syndicat, du personnel et de l’équipe dirigeante de la JIRAMA, de l’autre.

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