Au lieu de cet intitulé « Mission délicate », j’allais donner comme titre à cet Edito « Mission impossible ». En effet, concilier des inconciliables et négocier des non-négociables relève d’une mission impossible. Il faut avoir la trempe d’un certain Tom Cruise pour pouvoir relever les défis des missions impossibles ! Une mission apparemment délicate que les huit membres de la délégation malagasy devaient « jouer » ou « déjouer ».
La position affichée de la France à travers la « déclaration » du président français Emmanuel Macron, les pieds sur les Glorieuses en octobre 2019, quelques mois seulement après le premier round à Antananarivo, bétonne la thèse selon laquelle les îles Eparses sont françaises.
Le Professeur émérite Ranjeva Raymond, éminent juriste de niveau national qu’international, Agrégé de Droit de son état, réaffirme et consolide le fait selon lequel les îles Eparses appartiennent territorialement à la République Malagasy. Dans un communiqué remis à la presse samedi, le Professeur persiste et signe sans détour qu’il n’y a plus aucune négociation à faire. Il reste à organiser la procédure de restitution. Chose que la France réfute de bout en bout !
Si nous voulons rester dans la ligne de la logique et respecter la réalité et la vérité, il n’y a pas trente-six voies ou issues autres qu’axer tous les débats autour des modalités de concrétisation des deux Résolutions de 1979 et 1980 de l’AG – ONU donnant gain de cause à Madagasikara.
En principe, il ne doit y avoir aucun consensus qui, à terme, risque de trahir l’esprit et la lettre de l’AG-ONU. La ministre malagasy des Affaires étrangères a tenu à clarifier le jeu en disant sans ambages que les îles Eparses appartiennent aux Malagasy. Le concept de « co-gestion » que l’on tente de véhiculer ces derniers temps ne résout en rien le cas, peut-être pour arranger provisoirement. En dernière ultime, ces îles malagasy reviendront de droit tôt ou tard à la République Malagasy.
Les huit membres ont ainsi une mission délicate voire sacrée, à Paris, de défendre la souveraineté et la dignité de Madagasikara. Nous osons espérer qu’ils prennent jalousement au sérieux le poids de leur responsabilité envers la génération d’aujourd’hui et de demain. On ne peut pas toujours piétiner les intérêts de la Nation. Bon courage.
Ndrianaivo