Publié dans Editorial

L’éternel problème !

Publié le jeudi, 03 juillet 2025

La JIRAMA, une problématique sans issue. Endettée jusqu’au cou, obérée jusqu’à la moelle, la Compagnie nationale d’eau et d’électricité tue et se tue. Souci au quotidien et éternel problème des usagers et de la population en général et en pleine phase de déclin, la JIRAMA continue d’emm… l’innocent peuple.

Les dirigeants du tout puissant syndicat des employés de la compagnie concoctent un mouvement de grève. En cause, le changement de statut de la JIRAMA en société anonyme à caractère commercial. Donc, une entreprise régie par la loi 2014 – 014 où l’Etat est seul actionnaire mais prévoit l’intégration du secteur privé au conseil d’administration.

Le processus de changement a démarré lors du Conseil des ministres décentralisé à Mahajanga le 6 mars 2025 et publié au Journal officiel (J.O.) du 15 avril 2025. Il s’agit d’une des recommandations sinon des conditionnalités des institutions de Bretton Woods dont en particulier la Banque mondiale. BIRD qui exige une visibilité et une efficacité sur la gestion de la compagnie nationale ne plaisante pas. Au final, l’Etat ne fait qu’obéir aux « ordres » des bailleurs traditionnels. La Grande île, en soins intensifs aux urgences de Bretton Woods, n’a pas tellement de marge de manœuvre dans la gestion des affaires nationales surtout celles à caractère financier.

Le syndicat du personnel de la JIRAMA rejette en bloc la nouvelle disposition prise par l’Etat. Il s’agit pour les employés d’une privatisation déguisée qui à terme compromettrait, le conditionnel svp, leur avenir. Par la voix de leurs porte-paroles, ils interpellent les tenants du pouvoir dont le Chef de l’Etat en personne pour qu’on revoie la chose. Les délégués au sein du syndicat prient le numéro un  du pays à reconsidérer le cas en les recevant en audience. Comme il fallait s’y attendre, le personnel, en grande partie partante, brandit la menace de grève au cas où … En sus, ils expriment leur souhait de voir l’actuel DG de faire sa valise ! Un genre de requête qui n’est pas nouveau.

Il va sans dire que l’éternelle victime dans cet éternel problème de la JIRAMA ce sont toujours les usagers, en particulier, et la population en général. L’arrêt du travail de la Compagnie d’eau et d’électricité impacte directement et de façon contre-productive sur toutes les activités économiques du pays. Déjà avec les délestages et les coupures d’eau récurrents, la galère que tout le monde endure dépasse l’entendement et le ralentissement général frappe de plein fouet l’hypothétique relance du pays. Et tout cela ne suffit pas que les dirigeants du syndicat menacent telle une épée de Damoclès sur la tête des pauvres gens. C’est tout juste trop et c’est trop !

Tous les régimes qui se sont succédé, durant ce premier quart du XXI ème siècle ont buté leur tête contre le … poteau pour tenter de trouver une quelconque issue. Ils se sont cogné la tête contre l’intransigeance des leaders de l’intersyndicale. En vrai, les « mpiasa tsotra » ne sont responsables directs de la décadence de leur compagnie. Les gros bonnets ayant dirigé successivement la JIRAMA y sont pour quelque chose. Mais, après avoir dilapidé la caisse de la compagnie, ils disparaissent et aucune mesure n’a été prise à leur encontre !

Et on attend !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Débrayage inapproprié
    Les employés de la JIRAMA déclenchent un mouvement de grève. Sauvage ou irréfléchie ! Anachronique ou irresponsable ! Anti-économique ou contre-productive ! On hésite de quel adjectif devrait-on qualifier de façon précise cette énième grève du personnel de la JIRAMA. Quoi qu’il en soit, un débrayage dans un service public est toujours considéré comme inapproprié. Quels que soient les arguments avancés pour justifier le geste, un arrêt de travail d’un service public comme celui de la JIRAMA pénalise en premier lieu les usagers. Les clients, pour ne pas le dire la population, se voient priver de leurs besoins fondamentaux : l’eau et l’électricité. En fait, ils sont punis pour quelque chose dont ils n’ont rien à voir. Dans ce genre de situation, les innocents usagers sont toujours les premières victimes. Et éternelles victimes ! Déjà en temps « normal », ils subissent le calvaire dû aux délestages intempestifs et aux…

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