Publié dans Editorial

Déficit de confiance

Publié le vendredi, 11 juillet 2025

Les investisseurs boudent. Apparemment, ils hésitent mille fois et réfléchissent soixante-sept fois avant de débarquer sur la Grande île pour placer sinon fructifier leurs précieux capitaux.

La directrice générale de l’Economic development board of Madagasikara (EDBM), Josielle Rafidy, devait avouer récemment et publiquement que les investisseurs, du moins les vrais et potentiellement importants, tardent à venir au pays. L’EDBM est l’agence nationale chargée de promouvoir les investissements à Madagasikara. De ce fait, l’EDBM a pour objectif de renforcer la compétitivité du secteur privé, d’accroître l’investissement privé et étranger direct et d’accompagner les investisseurs. A ce titre, l’EDBM propose des services qui pourraient être utiles aux investisseurs tels que des conseillers spécialisés et un guichet unique dans l’objectif précis de faciliter l’implantation et l’expansion des entreprises. En somme, tout y est pour accueillir, comme il se doit, les investisseurs ayant choisi la Grande île pour placer et pour fructifier leur argent.

Seulement voilà, les investisseurs se font prier. La directrice générale, Josielle Rafidy, note un constat mitigé de l’arrivée poussive des investisseurs. Elle pointe du doigt le problème de confiance. En fait, investir à Madagasikara, en ce moment précis, n’inspire pas la confiance des investisseurs potentiels. La première responsable de l’EDBM déplore ainsi le déficit de confiance à l’endroit de la Grande île. Un manque de confiance qui impacte directement sur la dynamique des investissements du pays. Une dynamique garante du redressement et de la relance de l’économie nationale.

La confiance dont on parle c’est ce « fil » transparent, fragile et invisible qui relie les détenteurs de capitaux avec le pays. Ce « fil » qui assure le lien en instaurant la confiance mutuelle entre les deux parties. 

La confiance ne se décrète pas sur la table ni au Conseil des ministres, elle est le fruit des efforts structurants et continus. La confiance dont il est question s’obtient à partir du point de croisement de plusieurs facteurs. Au moins quatre acteurs de base entrent en jeu.

D’abord, une politique diplomatique axée sur la mobilisation à l’échelle internationale montrant les atouts économiques de Madagasikara pouvant intéresser les grands investisseurs. Des efforts entrant dans le cadre d’une meilleure information sur les potentialités de la Grande île. Des stratégies ont été déjà établies, il suffit de le mettre en pratique. Le Chef de l’Etat Rajoelina, en personne, à travers ses déplacements à l’extérieur, ne manquait pas de mettre en évidence les atouts du pays et invitait les investisseurs à venir. Les représentants diplomatiques malagasy en poste à l’extérieur doivent s’appliquer dedans. En définitif, le pays a intérêt à concentrer les efforts nécessaires pour une communication internationale claire et évidente.

Ensuite, il faut rassurer les investisseurs d’un climat des affaires prometteur dans le pays. Madagasikara doit être capable de rassurer le principe « gagnant – gagnant » aux futurs investisseurs. S’ils sont là, c’est pour fructifier leur argent et faire avancer le pays.

Et enfin, le pays sinon les dirigeants du pays doivent garantir la stabilité politique et sociale. On ne peut pas investir dans un pays en proie à une instabilité récurrente. Un pays devant faire face à des troubles sociaux et politiques cycliques n’intéressent point les investisseurs. Ils n’ont pas confiance pour agir au sein d’une ambiance pareille ni un contexte de ce genre.

Ndrianaivo

 

Fil infos

  • Employés du Groupe Sodiat - « Laissez-nous travailler ! »
  • Immunité - La société civile dénonce la protection accordée aux inspecteurs des impôts et des douanes
  • Nominations de préfets et de chefs de Districts - Le Syndicat des administrateurs civils répond à la polémique
  • Groupe Sodiat - 4000 employés et familles étranglés
  • Conseil des ministres - Près de 150 nominations aux hauts emplois de l’Etat
  • ACTUS BREVES
  • Concertation nationale - Le ministère d’Etat chargé de la Refondation toujours pas pleinement opérationnel
  • Actu-brèves
  • Actu-brèves
  • Présidence de la Refondation - Les 4 hauts conseillers à traiter comme des Chefs d’Etat
Pub droite 1

Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

A bout portant

AutoDiff