Dans les précédentes éditions, il a été question de définir les tenants et aboutissants de l’Etat de droit. Une injonction jugée cruciale dans toute tentative de revoir en profondeur l’identité d’un Etat qui se veut être « refondé ». Profane que je suis, ne pouvant pas prétendre la posture d’un juriste ou d’un homme de loi confirmé encore moins d’un expert en Droit public ou privé, mais en qualité d’un simple observateur chevronné, d’un analyste entiché et peut-être d’un historien, je compte apporter une certaine contribution à la notion de base, celle-là aussi, acquise de ces longues expériences professionnelles ici et là et surtout puisée dans la sarcelle de ce qu’on appelle « connaissance générale » ou « culture personnelle » dont l’objectif n’ambitionne qu’à conforter le fondement de l’Etat de droit.
Ceci étant, l’ancrage de l’Etat de droit nécessite la mise en action de certains paramètres dont entre autres la continuité. Il a été évoqué auparavant mais je tiens à le réitérer que la « continuité » est l’une des pièces maîtresses solidifiant l’ossature de l’Etat de droit.
Qui dit « continuité », entend … continuer à respecter les engagements du régime précédent, entend considérer les décisions (actes de gouvernement, actes judiciaires, etc.) des tenants du pouvoir d’avant. Les nouveaux gouvernants ne sont pas tenus de les garder à 100%, ils peuvent apporter des modifications, des recadrages seulement dans l’esprit strict d’amélioration mais non d’effacement. Dans le cas de changement de cap, un fait radical, des argumentations solides sont de rigueur.
Les exilés regagnent le pays. Il faudrait les qualifier avec précision « exilés politiques » ou des « exilés supposés coupables de malversation, délinquance financière, de mauvaises gestions des affaires de l’Etat », etc. Dans tous les cas de figure, tout souriant, les joues boursoufflées, ils sont là comme si de rien n’était ! Apparemment, se comportant comme blanchi(es), innocenté(es) ces fuyards retrouvent leurs proches sans souci. Il semble que les démarches coercitives initiées par les responsables précédents à leur encontre sont nulles et non avenues. Tout comme un changement de régime efface-t-il de fait toutes formes de mauvaise gouvernance quand les auteurs probables réussissent à prendre le large ! Ils compteraient jouir de nouveau de la virginité politique ! L’opinion attend des éclairages là-dessus.
Dans un Etat de droit, toutes les décisions judiciaires du régime d’avant ou après restent valables. Il appartient aux nouveaux dirigeants d’apporter des modifications s’ils les jugent essentielles et pertinentes.
Ndrianaivo








