Publié dans Editorial

Désagrément séculaire

Publié le jeudi, 27 novembre 2025

Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie.

En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il  choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

La primauté de s’installer par tous les rois ou roitelets des Hautes Terres centrales sur les hauts lieux répondent à deux nécessités. D’abord, choix stratégique. Le fait de se trouver haut perché sur la colline permet aux sentinelles d’identifier les éventuels ennemis qui rôdent aux alentours ? Vu l’altitude élevée de la colline d’Analamanga, les guetteurs pouvaient facilement avoir une vue panoramique nette sur 25 à 30 km à la ronde. D’ailleurs, Analamanga, Ambohimanga, Antongona, Ambohidratrimo, etc., jouissent toutes de ces avantages stratégiques. A noter que la région qui englobent l’Imerina et les pays Betsileo peut rivaliser la célébrité naturelle de Rwanda surnommé « le pays des mille collines ».

Le second mobile tout aussi essentiel : se mettre à l’abri des caprices des eaux (inondations, crues) en période de pluie. Depuis la nuit des temps, durant les intempéries, les régions de basse altitude de l’Imerina, les plaines du genre Betsimitatatra, doivent faire face aux sursauts parfois indomptables des eaux. L’une des missions attribuées au souverain consiste à protéger leurs sujets qui habitent des zones peu élevées des catastrophes naturelles dont les crues et les débordements des eaux mettant en péril les habitations, cultures et l’élevage. Andrianjaka, Andriamasinavalona, Andrianampoinimerina et d’autres ont construit des digues de protection justement pour maîtriser la « folie » des eaux.

Antananarivo avec sa plaine Betsimitatatra s’expose ainsi tous les ans au caprice des eaux à chaque période de pluie. Dès les premières ondées, la Ville des Mille, dans les bas quartiers, se trouve sous l’eau ! Besarety, Andravoahangy, Isotry, ces quartiers populaires peinent à se débarrasser des crues.

Que faire ? Apparemment, les dirigeants de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) semblent dépassés. Mais, on ne peut pas laisser s’éterniser ce désagrément séculaire ! Les citoyens de la Cité en souffrent profondément.

L’équipe de la Mairie, dirigée par le premier magistrat de la ville, se doit de trouver sinon d’inventer les solutions. Autrement, il faut rendre le tablier !

Des mesures draconiennes voire impopulaires s’imposent. Du courage et de la volonté politique s’obligent ! S’il fallait détruire des habitations irrégulières, il faut le faire. S’il faudrait curer tous les égouts de la ville, à n’importe quel prix, il faut oser le faire. On ne peut dresser un taureau uniquement par la caresse. J’ai la forte conviction qu’il y a toujours de sérieux bailleurs pour accompagner une initiative d’assainissement en profondeur de la Capitale.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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