Publié dans Editorial

Quid de la vérité !

Publié le samedi, 05 janvier 2019

Quelle « vérité » à prendre en compte ? Telle est la question majeure qui émerge de ce brouhaha déconcertant et qui empoisonne l’atmosphère politique. Des bruits de voix confus et tumultueux qui émanent de la rue sinon du parvis de l’Hôtel de Ville pour torpiller les résultats provisoires annoncés par la CENI quelques jours auparavant. Concernant ce second tour, existe-t-il « deux vérités » ? Face aux vaines gesticulations et dangereusement destructives initiées par le camp Ravalomanana, la Communauté internationale met en garde qu’il ne peut pas y avoir « deux Présidents  pour un même pays », tout comme il ne peut pas y avoir « deux vérités » !

Le candidat n° 25 Marc Ravalomanana et ses partisans ne cessent de clamer qu’ils contestent les résultats proclamés par la CENI. Il y aurait des irrégularités en pagaille selon les Hanitra Razafimanantsoa, Fanirisoa Ernaivo ou Fidèle Razara Pierre. Reste à savoir s’ils disposeraient vraiment des preuves irréfutables. Jusqu’à preuve du contraire, on n’est pas en droit d’avoir sous les yeux lesquelles preuves matérielles.  Il n’y a que des... bruits. Rien que du chaos ! De la cacophonie qui sonne creuse sinon fausse ! On perd la pédale sur la véracité du moins sur la vérité des accusations que la « bande à K25 » jette sur la place publique. Ils ont scandé d’avoir déposé 1 500 requêtes à la Haute Cour d’Ambohidahy ! Tout compte fait, la HCC n’en avait reçu que... 305. Pour avoir un effet d’annonce qui frappe, Bel’Air crache en pleine figure des citoyens des informations bidon. Le culte du mensonge, très cher à Ravalo, court toujours. En fait, ils veulent, Ravalomanana et consorts, imposer voire dicter à la Nation la « Vérité » à eux. Craignant l’annonce de la « vraie » vérité que la HCC procèdera ce mardi 8 janvier en audience solennelle, Ravalomanana en trimbalant sa « meute » entre en transe ! Des délires à n’en plus finir !

Le camp de Bel Air expose le pays tout entier aux risques de dislocation. Pire, le mouvement semble ragaillardi en intensité à cause d’une fausse note, sciemment, jouée par l’Armée. A juste titre, on se demande à quoi joue-t-il le Général de Corps d’Armée Xavier Béni Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale ? A quelle partition ? Une ambiguïté voulue et flagrante dans la gestion de la crise sur le parvis se dégage nettement. Tout compte fait, le ministre de la Défense s’amuse à semer le trouble dans l’esprit des citoyens. On est tenté d’envisager qu’on trame quelque part une conspiration. Le but inavoué étant de botter en touche le Gouvernement de consensus, y compris le Premier ministre et mettre en place une nouvelle transition. Une disposition extra-constitutionnelle qui ferait plaisir au futur ancien, un certain Hery Rajaonarimampianina.

Il va falloir mettre les points sur les « i » que prendre en otage la « vérité », la vraie, signifiant tout court à instaurer la négation de la « Vérité ». Une contre-vérité, que l’on scande à tout vent pour haranguer la foule, portera atteinte à la dignité de la Nation.

Alors, à quelle Vérité consentirions-nous ? Il n’y a pas d’autres en dehors de celle que la HCC prononcera.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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