Publié dans Editorial

Unité et fierté retrouvées

Publié le mardi, 02 juillet 2019

Comme d’autres pays d’Afrique, Madagasikara souffre des séquelles de la domination   coloniale. Et soixante ans après le retour de l’indépendance, les plaies béantes morales et même physiques, dues à une colonisation brutale sinon barbare demeurent ouvertes. La politique coloniale reposait sur deux points d’ancrage à savoir « diviser pour régner » et « saper à la base le sentiment de fierté nationale ». Une œuvre de destruction que le pouvoir colonial, français notamment, en avait le secret. A Madagasikara, la priorité des occupants consistait à battre en brèche l’union sacrée des Malagasy. Certes, l’effectivité de l’administration monarchique Hova n’était pas acquise en totalité à travers le pays. N’empêchait que le Gouvernement de Rainilaiarivony jouissait d’une large autorité dans tout Madagasikara. De toute manière, l’unité est un édifice qui se construit et s’entretient à long terme. Mais, Gallieni profitait de la situation pour tout détruire. Il avait réussi à ce que les gens de la côte, les côtiers ou les Tanindrana, se levaient contre les populations des Hautes Terres centrales, les Tanivo ou les Ambaniandro. D’ailleurs, la« division » savamment entretenue couvait un conflit latent qui larvait durant toute la période de la colonisation pour se prolonger au-delà. A la veille de la vague de « libération » des colonies, autour des années 60, la France façonnait, à l’intérieur de chaque colonie, des « leaders » politiques taillés sur mesure aux intérêts de la Métropole et cela pour « contrebalancer » la montée en puissance des nationalistes réclamant une vraie indépendance. Ils avaient réussi en partie. La seconde urgence pour les colons français revenait à l’anéantissement du sentiment de fierté chez les colonisés. A Madagasikara, la fierté d’ « être français » prenait place et supplantait la fierté d’être Malagasy. Le phénomène se manifestait surtout chez l’élite locale. Au final, 

« devenir citoyen français » était à la mode ! Bien que discrète, la tendance reste vivace jusqu’à aujourd’hui ! Tout comme l’unité nationale, le sentiment de fierté à l’échelle nationale est un immeuble de plusieurs étages qui se construit et s’entretient à long terme. Tous les régimes successifs depuis la Première République jusqu’à nos jours admettaient tous comme priorité le respect du sacro-saint concept de l’unité nationale. Seulement, entre les déclarations et les faits concrets, il ya un décalage. Tout reste un vœu pieux ! Les discours de certains dirigeants ne dépassaient pas le stade des bonnes intentions. Parfois, c’étaient les dirigeants eux-mêmes qui créaient la zizanie. Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir d’un jeune leader Rajoelina Andry pour que les bases d’une vraie unité nationale soient jetées et l’exploit des Barea confortent et cimentent l’union sacrée. Pour sa part, la fierté nationale dépend  étroitement de la prestation globale du régime en place. On ne peut imaginer d’avoir un sentiment de fierté quand on est dirigé par des moins que rien, des hommes ou des femmes qui frisent la honte.
Les nouveaux tenants du pouvoir sous la houlette de Rajoelina, conscients de leur devoir envers un pays durement éprouvé, prennent soin de leurs actes. Les Malagasy se relèvent et un sentiment de fierté les anime. La jeunesse malagasy se réveille aussi. En somme, Madagasikara est en train de se ressusciter et vit l’ambiance d’une unité et fierté retrouvées.
Ndrianaivo

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Editorial

  • La fin d’une présence ! 
    L’USAID ferme définitivement ses portes. Présente à Magasikara depuis 1984, l’Agence américaine pour le développement quitte pour de bon le pays. Fondée le 3 novembre 1961 par l’administration américaine du temps de John Fitzgerald Kennedy, le 35 ème Président des Etats-Unis, l’United States of America Agency for international Development (USAID), présente dans la Grande île depuis 40 ans, fut un pilier de l’aide internationale américaine. A Madagasikara, les domaines d’activités privilégiés par l’USAID tournaient autour des secteurs sociaux prioritaires comme la lutte contre la pauvreté, assistance pour la consolidation de la résilience de la population, amélioration de la santé publique, la sécurité alimentaire, etc.

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