Publié dans Editorial

Intouchables ou impénétrables !

Publié le mardi, 17 septembre 2019

La réelle volonté d’assainir le régime existe-t-elle vraiment ? La détermination du Président Rajoelina Andry de traduire en actes le Velirano (point XI) est-elle concrètement partagée avec toutes les autorités compétentes notamment celles chargées de traquer les auteurs de malversations financières ou autres ? On a la triste impression que la culture de l’impunité dans le « jardin » de la République serait, le conditionnel est de rigueur, encore et toujours florissante. Tout comme la culture du chanvre dans la grande forêt du Nord où les « cultivateurs » n’ont pas de souci à se faire. L’immunité dont bénéficient les hauts responsables ou les parlementaires du pays devient une sorte de bunker impénétrable.

En outre, la législation en vigueur  relative aux éventuels recours devant la juridiction compétente protège indirectement les « criminels » aux cols blancs. La procédure de saisine de la Haute Cour de Justice (HCJ), la seule habilitée à juger les grands de ce pays, équivaut à un parcours du combattant. Résultat,  les indélicats ne sont même pas inquiétés de leurs actes délétères. Intouchables ou inaccessibles, ils coulent des quotidiens béats. Certes, les organes chargés de traquer les auteurs de délits liés aux malversations financières (corruption, détournements des ressources publiques, etc.) entre autres le BIANCO et le PAC travaillent d’arrache-pied, mais l’opinion s’impatiente de voir les « vrais » gros bonnets mis hors d’état de nuire. Tellement, le mal atteint le corps entier de l’Etat qu’il faut se donner la peine d’agir en conséquence. Tous ceux qui ont commis des actes délictueux vis-à-vis des ressources du pays doivent payer de leurs fautes. 

Le procureur de la juridiction de second degré du Pole anti-corruption (PAC) Solofohery Razafindrakoto fait part au public avant-hier du début de la deuxième session du PAC et cela jusqu’au 27 septembre. Il a annoncé qu’une trentaine de prévenus seront concernés durant les assises. Huit lourds dossiers se rapportant à des délits de trafic de drogue, de la traite de personne, des détournements de deniers publics et les blanchiments de capitaux impliquant directement les trente-cinq prévenus seront traités. Par ailleurs, le procureur tient à préciser qu’aucun dossier mêlant des personnalités publiques ne figure à l’ordre du jour. Une précision qui laisse certains observateurs et les citoyens perplexes dans la mesure où des anciens barons HVM, membres du Gouvernement, ayant pillé le Trésor public circulent toujours l’air libre.

L’affaire Claudine tient toujours en haleine l’opinion publique. Jusque-là, seuls les menus fretins paient avec la bailleresse du HVM en croupissant sous les verrous. Où sont les vrais gros bonnets ? Il n’est pas un secret pour tout le monde que Mme Razaimamonjy Claudine et consorts n’avaient pas agi seuls. Les forfaits inscrits à leurs comptes n’ont jamais pu avoir lieu sans la complicité des personnalités publiques de très haut niveau. Les petits élus de n’importe quelle  Commune rurale qui ont pu bénéficier des « subventions spéciales » ne pourront jamais virer d’importantes  sommes d’argent vers le compte d’un tiers sans la bénédiction d’un tout puissant donneur d’ordre. A l’allure où vont les choses, les vrais gros poissons, non inquiétés, continueront de passer des jours heureux au … fond du lac ou de leurs trous.

Le Président Rajoelina Andry était clair qu’il n’y aura plus jamais d’intouchables ou d’impénétrables. Qu’il en soit ainsi !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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