Publié dans Politique

14 octobre - Une date à mettre en exergue

Publié le mardi, 16 juin 2020

14 octobre 1958, fête de la République, est une date mémorable dans les annales de l’histoire contemporaine de Madagasikara. Ce jour-là, la Grande île, une colonie française, accéda au statut de République.

En effet, dans la grande salle de fête du lycée Gallieni, le Congrès des assemblées provinciales réuni en assemblée générale ce 14 octobre 1958 et présidé par Norbert Zafimahova adopta par 208 voix sur 234 votants la proposition suivante « Madagascar est érigé en Etat et cet Etat est une République malgache. » Ainsi, par cette majorité écrasante, la République malgache est proclamée. L’émotion fut à son comble et la bonne nouvelle se propageait comme une fumée dans toute l’île. Notons que deux mois auparavant, le 22 août,  le Général de Gaulle, alors Chef de Gouvernement français, débarqua à Antananarivo et annonça solennellement, en regardant en haut vers le Palais de la Reine, à Mahamasina « Demain, vous serez de nouveau un Etat ».

Ainsi, la naissance de la République malgache s’inscrit dans la ligne droite de la mise sur pied d’une grande communauté d’Etats africains « libérés » sous la bienveillance de la France que De Gaulle voulut créer. Le référendum du 28 septembre 1958 dont Madagascar vota massivement  pour,  posa le premier jalon de cette communauté où chaque pays adhéra « librement » et cela dans un ensemble général régi par la Loi-Cadre. Il s’agit donc d’une autodétermination mais non pas une  indépendance. Philibert Tsiranana, vice-président du Gouvernement, fut proclamé premier Président de la République malgache le 1er mai 1959. La France, sous la pression internationale dont l’ONU, lâche du lest.

Le « 14 octobre » constitue une brèche au profit des opposants au concept de la communauté au sein de laquelle la Loi-Cadre (Lalàna-Gadra) définit la règle du jeu. Il s’agit tout simplement pour eux du « bonnet blanc au blanc bonnet ». La France reste la pièce maitresse du système. Seulement, l’accession au statut de la République brise, tant soit peu, le socle en béton armé du  pouvoir colonial. Un jalon incontournable vers l’accession à l’indépendance. Une opportunité inespérée que les nationalistes ne pouvaient pas rater.

Quelles que soient les analyses portées sur « 14 octobre », la naissance de la République malgache, une chose est certaine, Madagascar change de statut. Une République c’est une République, c’est incontestable ! Et le feu Philibert Tsiranana jouait dans le processus un rôle non négligeable. Il ne faut oublier que Tsiranana, à la surprise de la France, engagea la démarche pour restaurer l’indépendance de Madagascar.

Durant la Première République, Madagasikara fêtait deux dates importantes, le 26 juin et le 14 octobre. Et pour les observateurs, cette date de naissance de la République devra être la fête « commune » des autres qui se sont succédé après à savoir la 2e, la 3e et la 4e République . Délaissée depuis le temps du Président Ratsiraka  et ses successeurs, la célébration du 14 octobre n’a été reprise que durant la transition de 2009. Mais elle a été de nouveau abandonnée par Hery Rajaonarimampianina avant qu’Andry Rajoelina ne l’évoque de nouveau dimanche dernier comme étant le socle de la célébration du 60e anniversaire du retour à l’indépendance. Plus d’un espèrent que le 14 octobre 2020 ne soit pas simplement une date alternative à cause du Covid -19 mais qu’il aura son importance dans le calendrier malagasy tout comme le 29 mars et le 26 juin…

Ndrianaivo

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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