Publié dans Politique

Souveraineté nationale - Madagascar veut délimiter son territoire maritime

Publié le jeudi, 08 octobre 2020


Le communiqué du Conseil des ministres de mercredi dernier a fait savoir que l’Etat va entreprendre des travaux de levés sismiques marins dans le but de délimiter son territoire maritime dans l’océan Indien.
Les levés sismiques permettent de cartographier le plancher océanique. Ils mesurent l’épaisseur des sédiments. Cette méthode consiste à projeter des ondes sonores dans les sédiments et la colonne d’eau. Une partie de l’énergie de ces ondes sonores est réfléchie par le plancher océanique et une partie pénètre sous le plancher océanique pour être réfléchie par diverses couches géologiques.
Le communiqué du Conseil des ministres n’a pas donné de précisions sur « qui » va effectuer ces levés sismiques. Mais l’on n’est pas sans savoir que l’administration dispose d’une direction de la planification spatiale marine et du Foiben’ny Taosaritanin’i Madagasikara (FTM) rattachés auprès du ministère de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics, ainsi que d’un service de la planification spatiale marine rattaché auprès du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
Ces levés sismiques constitueront alors un dossier que Madagascar déposera auprès de la Commission des limites du plateau continental. Toujours selon le communiqué du Conseil des ministres, le dossier y afférent sera déposé auprès de ladite commission avant la fin de l’année. Une course contre la montre est donc lancée pour que cette extension reçoive l’onction de la communauté internationale, notamment les pays riverains.
A titre d’information, plus d’une trentaine de pays ont déjà effectué ce genre de procédure. En 2015, le Canada a réalisé 20 levés dans les océans Atlantique et Arctique pour cartographier la topographie du plancher océanique et l’épaisseur des dépôts sédimentaires. Pour ce faire, il a mis à profit des données existantes provenant de diverses sources.
Protection de la souveraineté nationale
Le Président de la République Andry Rajoelina ne démord pas dans son ambition de protéger la souveraineté nationale comme la prunelle de ses yeux. L’aboutissement de ce projet permettra d’accroitre le territoire maritime de Madagascar. Pour rappel, Madagascar dispose d’une zone économique exclusive d’une superficie de 1 140 000 km2. C’est le double de sa superficie, ce qui lui place au troisième rang, après les Seychelles et La Réunion dans l’océan Indien.
Outre l’extension du territoire maritime, l’on peut supposer que la restitution des Nosy Malagasy fait partie intégrante de cette stratégie. Une fois le dossier constitué et ayant l’onction de la Commission des limites du plateau continental, l’on peut sans conteste supposer que les Nosy Malagasy figureront dans le territoire maritime de Madagascar, lui permettant par la même occasion de procéder à l’extension de son territoire maritime par le biais de ces Nosy Malagasy.
D’ailleurs, en cas de conflit éventuel avec des pays tiers, ce dossier de levés sismiques constituera une arme sous la manche de Madagascar. Le différend pourra être porté devant plusieurs tribunaux, soit devant un tribunal arbitral choisi d’un commun accord entre les pays en différend, soit devant le tribunal international du droit de la mer créé par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, soit enfin devant la Cour Internationale de Justice.

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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