Publié dans Politique

Escroquerie de haut vol - Quatre affaires sur la tête du protocole et de la conseillère technique parlementaire

Publié le jeudi, 08 octobre 2020


220 millions d’ariary. C’est la somme obtenue par un chef protocole, R.T, et A.H.S. sa complice, une assistante parlementaire, auprès des opérateurs économiques à qui ils ont promis des marchés publics.
Appréhendés mardi matin dans un grand hôtel à Anosy, ils subissent depuis les enquêtes au sein de la Brigade criminelle où quatre dossiers les concernant y sont traités par autant de sections. Ce couple d’arnaqueurs est accusé d’abus de fonction, extorsion de fonds et escroquerie au stade de l’enquête mais ces chefs d’inculpation pourraient changer au fil des enquêtes et des plaintes qui arrivent au compte-gouttes à Anosy. Une fois leur arrestation connue du public, presse et réseaux sociaux, d’autres victimes se seraient déplacées à la Brigade criminelle pour y déposer des plaintes. Gardés à vue dans le local de cette entité de la Police nationale, le chef protocole et l’assistante parlementaire passeront ensuite devant le Parquet pour être entendus par le juge d’instruction qui décidera de leur sort une fois l’enquête judiciaire achevée.
Le chef protocole exerçait auparavant au ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures au temps du ministre Vonjy Andriamanga, actuel Dg de la JIRAMA. Le successeur par intérim de ce dernier à la tête de ce département ministériel l’a ensuite limogé quelques jours seulement après sa prise de fonction. C’est au niveau de ce ministère que ce chef de protocole se serait vanté comme Personne responsable des marchés publics (PRMP) ou directeur technique, en fonction du statut des « victimes » contactées. Il a fait miroiter à ces dernières l’existence d’un budget de 6 millions $ au sein du ministère pour l’amélioration et la réhabilitation de la JIRAMA. Des gros chantiers en vue et en contrepartie de l’obtention du marché, les opérateurs devront débourser une somme conséquente. Les victimes n’ont vu que du feu alors qu’elles auraient déjà effectué le paiement demandé. Lasses d’attendre, les victimes ont fini par porter plainte auprès des autorités avec l’issue mentionnée plus haut.
D’après les informations, c’est A.H.S. qui contacterait les opérateurs cibles à présenter à R.T. Cette dame a été nommée récemment conseillère technique non-permanente d’un député et a obtenu le mois dernier sa carte professionnelle à l’Assemblée nationale. « C’est vrai qu’elle est ma conseillère technique depuis deux mois mais je ne suis pas du tout au courant de cette affaire. Je vais me renseigner auprès des enquêteurs mais quoi qu’il en soit, son limogeage me parait inéluctable, je le ferai même dès demain (ndlr : ce jour) », rétorque le député-employeur de la complice de R.T. qui avoue avoir fait un mauvais casting.
L’enquête policière n’est encore qu’à ses débuts, on saura un peu plus si d’autres personnalités sont mêlées de près ou de loin dans cette escroquerie perpétrée par ce chef protocole et cette conseillère technique parlementaire.
La rédaction



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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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