Publié dans Politique

Onitiana Realy - Au centre d'une autre affaire de détournement de 22,6 milliards

Publié le vendredi, 09 octobre 2020

C'est ce qui ressort, selon un document qui circule actuellement sous le manteau, d'un contrôle a posteriori effectué auprès du ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF) et portant sur des faits et pratiques observés durant les exercices budgétaires 2017-2018, plus précisément lorsque Onitiana Realy était à la tête de ce département. Une démêlée judiciaire de plus pour cette dernière puisqu'elle a déjà fait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire en raison également d'une suspicion de détournement de deniers publics (voir notre édition du 27 août 2019).

 

Cette nouvelle affaire concerne deux activités différentes du MPPSPF: d'une part, les subventions octroyées à des Associations (compte 6565) et d'autre part, les frais induits par des événements et autres célébrations organisés par ce département (compte 2312 et 6221). Dans les deux cas, le mode opératoire est à peu près le même. Des pseudos bénéficiaires pour des travaux ou prestations fictifs. Les fonds débloqués à ces occasions sortent des caisses publiques pour atterrir au final et en grande partie dans les poches des fonctionnaires indélicats et leurs complices extérieurs.

En ce qui concerne les subventions destinées aux Associations, le préjudice financier de l'Etat s'élève à 3.977.172.000 ariary. La pratique consiste à recruter des personnes faciles à influencer, non familiarisées aux procédures de gestion de fonds publics, voire même illettrées, pour les faire créer des Associations et les faire signer des conventions de partenariat. Une fois les conventions signées, les subventions sont virées dans le compte bancaire desdites Associations. Les présidents de ces dernières sont ensuite contraints à procéder au retrait, puis à rendre les fonds directement aux fonctionnaires concernés par la malversation ou à des personnes intermédiaires, dont certains sont des membres de la famille de la ministre.

Selon les dirigeants des Associations, afin de justifier l'utilisation du fonds, les agents du ministère confectionnent des rapports des activités qu'ils font signer par chaque président. C'est ce qui explique que les rapports des activités en question présentent des similarités tant sur la forme que sur le fond. D'ailleurs, lors de vérifications effectuées sur la matérialité de service fait relatif à des travaux HIMO (Haute intensité de main-d'œuvre), les responsables des Fokontany concernés ont nié la tenue de telles activités dans leur ressort respectif.

« Favoritisme, faux et usage de faux en écriture publique, abus de fonction et détournement de deniers publics »

Pour ce qui des célébrations d'événements, les préjudices financiers au détriment de la caisse publique s'élèvent au total à 547.800.000 d'ariary. Il s'agit de présentation de vœux, de célébration de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard de la femme, celle de la journée mondiale de la femme du 8 mars, (tous les trois en 2017), ainsi que les célébrations de la journée internationale des personnes âgées sur deux années successives (2017 et 2018).

Absence de pièces justificatives de dépense ou présentation de pièces relatives à un autre événement ; absence de rapport d'activité afférent à l'événement ; location fictive de salle, d'estrade ou de sonorisation ; paiements multiples pour un seul et unique événement ; prestations fictives, etc. Telles sont, d'une manière non exhaustives, les malversations perpétrées dans le cadre des célébrations d'événements organisées par le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme et ayant permis le détournement de la somme citée ci-dessus.

Au total, 4.524.972.000 ariary (soit plus de 22,6 milliards de francs) ont été détournés durant les exercices budgétaires 2017-2018. Interrogés dans le cadre du contrôle a posteriori, les agents publics concernés affirment avoir agi sous la pression de la ministre de l'époque, Onitiana Realy. C'est ce qui vaut à cette dernière d'être inquiétée actuellement pour « favoritisme, faux et usage de faux en écriture publique, abus de fonction et détournement de deniers publics ».

La Rédaction

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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