Publié dans Politique

Base Toliara - Le manque de communication comme problème de fond

Publié le mercredi, 02 décembre 2020

Que ce soit au niveau des entités publiques, des initiateurs du projet ou encore de la population locale, l’information a du mal à passer. Cette déduction résulte de l’audit pilote relatif au secteur minier, réalisé récemment par la Cour des comptes. Les enquêtes menées par la Cour ont effectivement permis de mettre en exergue que le manque de communication est le problème de fond du projet minier Base Toliara. En ce sens, les recommandations émises par le rapport d’audit insistent ainsi sur le renforcement des échanges d’information ou encore l’élaboration d’un système de communication efficace ou d’un manuel de procédures.

Ce manque de communication se reflète à plusieurs niveaux, pouvant favoriser des conflits d’intérêts ou des contestations ultérieures, comme la délimitation de la zone d’exploitation. « Il se trouve que le périmètre octroyé par le Bureau de cadastre minier de Madagascar se trouve à proximité d’une Nouvelle aire protégée (NAP) dénommée PK32 Ranobe et la route minéralière traverse également la NAP. Cette situation s’explique par plusieurs raisons: faute d’une communication efficace entre le BCMM et le MEEF, les données des zones sensibles sur la carte cadastrale du BCMM ne sont pas à jour. D’un autre côté, le référentiel juridique relatif à la réglementation du secteur minier en matière de protection de l'environnement s’avère également inadéquat », rapporte la Cour des comptes.

Mais face à ce constat, le BCMM a rétorqué que : « les carrés miniers relatifs aux permis de la société Base Toliara n’ont pas encore été classés parmi les carrés protégés au moment de l’octroi en 2001. Ils ne le sont devenus qu’à la suite de la vision Madagascar vert en 2004. Dans de tel cas, il a été convenu (...) la priorisation des droits établis en premier ». Et cette information n’est pas accessible à tous. Rien d’étonnant à ce que la population conteste le projet vu que dans son esprit, une aire protégée ne peut être exploitée, surtout conformément aux dispositions de l'article 15 de la loi n° 99-022 du 30 juillet 1999 portant Code minier, la prospection, la recherche et l’exploitation minière sont interdites à l’intérieur des zones protégées.

Au niveau de l’Etude d’impacts environnementaux et dans les procédures de consultation publique, « sur la forme, la procédure mise en œuvre de l’évaluation par le public a été respecté. Mais au fond, cette procédure a été entachée d’insuffisance. La procédure de consultation publique a été effectuée par l’ONE/CTE avec un résultat satisfaisant de 84,77% (...). Pourtant, il est constaté que la population locale consultée ignore même l’objet, les enjeux et les impacts du projet. On peut dire que le résultat de la consultation publique ne reflète pas la réalité sur place », précise l’équipe en charge de l’enquête. Des problèmes ont également été constatés dans le domaine foncier. Les occupants traditionnels de terrains ne connaissement même pas leurs droits prévus par le code minier. La Commune ne dispose même pas d’une structure chargée de gérer les propriétés privées non titrées ou « Birao Ifoton’ny fananan-tany ».  

Les failles sont nombreuses notamment au niveau du système administratif. Il est important de l’améliorer par une gestion vigoureuse et transparente de l’exploitation minière à Madagascar.

Rova Randria

Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff