Publié dans Politique

Agressions et humiliations - Ras-le-bol des agents forestiers !

Publié le vendredi, 29 janvier 2021


La goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Face aux événements du 19 janvier dernier, à Mandanivatsy, dans la Commune de Tanambao Besakay, District d’Ambatondrazaka, le Corps des eaux et forêts rattaché au ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) s’est exprimé, hier à Antsahavola dans les locaux du ministère, pour défendre ses agents et condamner ces actes barbares. « Dans l’exécution de nos fonctions mais surtout dans la lutte contre la dégradation de nos ressources naturelles, nous ne tolérerons plus les pressions faites aux techniciens des eaux et forêts. En tant qu’officier de la police judiciaire du MEDD, nous sommes totalement en droit d’effectuer des descentes pour constater les actes de défrichement et appréhender les suspects et auteurs de ces actions. Nous ne faisons qu’appliquer la loi, et tout le monde doit se plier aux réglementations. Ce qui est arrivé à nos agents et aux gendarmes à Ambatondrazaka est inacceptable. Nous condamnons toute action du même genre, non seulement pour nos agents mais surtout pour notre environnement. Madagascar est en effet dans une phase critique. Les derniers événements climatiques en témoignent. Nous ne pouvons alors plus nous permettre de laisser ces actions de destruction continuer à tout va.», a déclaré Jocelyn Elysé Rajaonarison Rakotonavalona, ingénieur principal de classe exceptionnelle au sein du Corps des eaux et forêts.
Pour rappel des faits, ces événements font suite à l’exploitation illicite d’une aire protégée. Sur réquisition de la Direction régionale de l’Environnement et du Développement durable d’Alaotra-Mangoro, la Gendarmerie de la Région a donc envoyé deux gendarmes pour accompagner les agents forestiers du MEDD dans une mission de constatation de pillage de forêts à Mandanivatsy, dans la Commune de Tanambao Besakay. A son arrivée sur les lieux, cette équipe a appréhendé deux individus. Ils les ont amenés dans la forêt pour constater ensemble les dégâts du défrichement. A leur retour au village, une foule en colère et brandissant des armes les a attendus au tournant, pour réclamer la libération des deux principaux suspects arrêtés. Exposés à une situation sans issue, les gendarmes et leurs collègues se sont pliés à la demande des villageois. Une réaction considérée comme un acte de faiblesse. Un « Zazamena », milicien payé par le village pour les protéger, a alors frappé l’un des gendarmes à coups de machette. Les autres l’ont ensuite tabassé jusqu’à ce qu’il rende l’âme. Les survivants ont été capturés puis torturés. Seule une intervention du maire a permis de les sauver.
Ces faits mettent en évidence que tous les agents forestiers mettent leur vie en péril pour protéger les ressources forestières du pays. Ce n’est pas la première fois, en effet, que ce genre de chose arrive. Mais celui-ci a eu plus d’écho que les autres. Des agressions du même genre arrivent dans les zones principalement exposées au défrichement, comme Ankarafantsika ou encore Menabe Antimena. Les responsables de la dégradation des forêts sont particulièrement virulents, armés et incontrôlables. « C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de donner à nos 350 techniciens un cadre réglementaire bien défini pour exécuter nos fonctions mais surtout les outils nécessaires notamment des armes comme la loi le stipule. », rajoute ce responsable au niveau de l’OPJ du MEDD. Toutes les parties prenantes à différents niveaux veulent préserver les ressources du pays et éviter que ce genre de situation se reproduise encore. 
La Rédaction

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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