En 2010, la caisse comptabilisait 39 278 pensionnés et 131 363 cotisants. Et l'année dernière, soit dix ans après, 126 500 retraités ont été recensés contre 200 709 cotisants. Le rapport démographique tend vers un cotisant pour un retraité, une situation qui n'est pas tenable à long terme. « Le déficit ne cesse de se creuser au niveau de la CRCM. Alors qu'il était de l'ordre de 124 milliards d'ariary en 2010, il atteint 384 milliards d'ariary en 2020, soit un déficit de 213 %. Ce problème vient de l'utilisation du système de retraite par répartition. Effectivement, les cotisations venant des agents en activité servent au paiement des pensions des retraités. Par ailleurs, une croissance plus forte des départs cumulés à la retraite est observée comparativement à la hausse de l'effectif des fonctionnaires en activité. Nous constatons également des problèmes au niveau de la gestion des pensions. En effet, certains documents fournis par les entités en charge de l'Etat civil ne sont pas fiables, laissant la possibilité d'agir à des personnes mal intentionnées, hormis les ayants droit », explique le ministère de l'Economie et des Finances.
Contribution des employés de courte durée
Afin d'améliorer la situation, le ministère poursuit l'assainissement de la base de données des pensionnés et renouvelle les cartes de pension. Les employés de courte durée (ECD) font également partie des cotisants depuis l'année dernière. « 8 095 ECD sont pris en charge par le budget de fonctionnement, bien qu'ils cotisent auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS). En faisant basculer le statut de ces agents en ELD, ces derniers cotiseront désormais auprès de la Caisse de prévoyance de retraite (CPR), une caisse destinée aux agents non encadrés de l'Etat. Cela augmenterait le nombre de cotisants et réduira le montant des subventions allouées au renflouement de la CRCM. Notons que seuls les agents jugés indispensables par leur ministère employeur seront concernés par cette mesure », poursuit le ministère.
Solange Heriniaina