Publié dans Politique

Crise sanitaire - Il est où le « Fihavanana », il est où ?

Publié le lundi, 26 avril 2021

Outre le secteur économique et social, les valeurs traditionnelles malagasy sont aussi mises à l'épreuve de la Covid-19. Le « Fihavanana » figure parmi les principales valeurs qui ont toujours fait la fierté de nos ancêtres. Un principe qui met en avant de bons gestes comme l'entraide, la solidarité, la générosité, l'empathie, la compassion, etc. Aujourd'hui, force est de constater que les comportements inhérents au « Fihavanana » sont en voie de disparition pour ne pas dire inexistants.

 

Le Malagasy est - il devenu individualiste ? La situation actuelle le laisse penser puisque les intérêts particuliers prennent le pas sur ceux de la communauté. Cela explique certainement le fait qu'aujourd'hui, le malheur des uns semble faire la fortune des autres. La détresse des familles et des malades qui cherchent à tout prix une bouffée d'oxygène (au sens propre du terme) fait la richesse de certains qui profitent de la situation pour vendre les bouteilles d'oxygène à des prix exorbitants. Beaucoup de commerçants obéissent aveuglément à la loi de l'offre et de la demande sans prendre en considération le pouvoir d'achat des compatriotes qui ne cessent de s'affaiblir. Au marché, les prix des marchandises montent en flèche, allant des fruits en passant par les médicaments et les fournitures médicaux incluant les bouteilles d'oxygène.

La solidarité bien présente dans d'autres pays

Sous d'autres cieux pourtant, les élans de solidarité se multiplient en ces temps de crise et ce depuis le début de l'épidémie liée à la Covid-19. Dans les pays européens les plus frappés par la pandémie comme la France, par exemple, les initiatives solidaires ont foisonné durant le confinement : des personnes proposent de faire les courses à la place des personnes vulnérables comme les personnes âgées qui sont obligées de rester chez eux, d'autres font des échanges de produits façon « troc » pour éviter le gaspillage ou encore accueillent des enfants des personnels hospitaliers à leur domicile afin de leur dispenser des cours.

En Angleterre, les réseaux d'entraide se sont également établis sous le leadership des associations environnementales. Parmi les actions figurent notamment la création d'une plate - forme en ligne qui propose plusieurs services gratuits : faire les courses, récupérer les médicaments à la pharmacie, distribuer de la nourriture aux personnes en difficulté économique via une banque alimentaire, etc.

Quelques initiatives louables mais …

A Madagascar, certes quelques initiatives font déjà la différence mais paraissent encore insuffisantes. A l'instar d'un chauffeur de taxi de la Capitale qui a décidé de se mettre au service des malades du coronavirus et de leurs familles en mettant son véhicule à disposition de jour comme de nuit. Suite à un appel à la solidarité, il a pu bénéficier d'équipements offerts par des généreux donateurs. Malheureusement, son initiative n'a pas fait tache d'huile auprès de ses collègues conducteurs de taxi. Etant donné la réputation des malagasy en tant que société respectueuse du « Fihavanana » et, de surcroît, à majorité chrétienne, les réseaux d'entraide de ce genre devraient avoir une ampleur encore plus importante.

Il faut dire que les règles de la distanciation sociale qui s'imposent n'arrangent pas la situation. « Trano atsimo sy avaratra, izay tsy mahalen - kialofana », « Tanan - kavia sy havanana izay didia - maharary », disaient nos ancêtres. Aujourd'hui, ces proverbes bien malagasy n'ont plus tout leur sens puisque la culture du « chacun pour soi » gagne du terrain. Faute de restrictions sanitaires, les veillées mortuaires et les cérémonies d'inhumation sont réservées à un cercle très réduit composé de personnes très proches du défunt. Les familles endeuillées se retrouvent ainsi seules et isolées avec leur chagrin.

Comme toute période difficile, la crise sanitaire est la meilleure occasion d'améliorer les relations humaines sous n'importe quelle forme. Si les nombreuses critiques et reproches formulées par millier sur les réseaux sociaux se transformaient  en initiatives et actions concrètes, le pays se portera déjà mieux.

Sandra R.

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Editorial

  • D’utilité publique
     Est reconnu « Service d’utilité publique » (SUP) par l’Etat tout organisme (ONG), une entité qui se met au service des intérêts basiques quotidiens des gens. Exemples : le service de la voirie, les caisses de la Trésorerie publique, les banques, les Postes et Télécommunications (téléphonie mobile), les transports en commun, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, etc. Leurs manquements répétés créent des désagréments notables voire fâcheux au bon déroulement du train-train de la vie des usagers, en particulier, de la population en général. L’Etat veille au bon fonctionnement des services reconnus d’utilité publique.Vingt inspecteurs et contrôleurs semenciers émargés au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MinAE) ont prêté serment près du Tribunal de première instance (TPI) à Anosy le week-end dernier. Issus des sept Régions dont Alaotra-Mangoro, Analanjirofo, Atsimo-Andrefana, Vakinankaratra, Boeny, SAVA et DIANA, les nouveaux sortants œuvreront tout droit à l’amélioration de la production des semences…

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