Publié dans Politique

Partenariat stratégique Air Mad/Air Austral - Le crime économique parfait !

Publié le jeudi, 12 août 2021

Stop ou encore ? C’est la question qui taraude l’esprit des employés de la compagnie nationale malagasy, Air Madagascar, à l’approche de l’assemblée générale mixte, prévue ce lundi 16 août. La continuité ou non des activités figure, en effet, parmi les points soumis aux actionnaires à leur réunion annuelle.

Bien que ce point se trouve toujours dans l’ordre du jour de l’assemblée générale, du moins ces trois dernières années, cette fois-ci, c’est du sérieux. La situation financière d’Air Madagascar ne cesse de se dégrader dangereusement et s’est empirée par la crise sanitaire mondiale. Mais avant cette crise, la compagnie a été victime d’un crime économique parfait, réalisé par des têtes brûlées qui ont mis leurs intérêts personnels au-dessus de la vie de la société, de ses employés et la fierté d’un pays.

Ces têtes brûlées identifiées, en étant des proches de l’ancien régime, ont actionné le début de la fin d’Air Madagascar à travers la signature du fameux partenariat stratégique avec la compagnie Air Austral dans le courant de l’année 2017. Un choix critiqué à juste titre par les observateurs à son époque dans la mesure où les deux parties contractantes se trouvaient dans une même situation peu envieuse. Au temps de la signature ou même durant les négociations, Air Austral était loin d’afficher une forme resplendissante et de posséder la capacité de faire redécoller son partenaire. Une compagnie africaine, le numéro un du continent, s’était positionnée également pour faire une bonne partie du chemin avec Air Madagascar mais les négociateurs malagasy avaient déjà cette idée fixe de se « marier » avec Air Austral. Qu’importe pour eux que cette dernière n’est qu’une compagnie régionale en difficulté financière, le plus important pour ces personnalités malagasy, si on peut les considérer ainsi, c’est l’appât du gain et des autres avantages qui vont avec. C’est cette racaille, composée entre autres par des conseillers de l’ancien Président de la République, des ministres de l’époque et des directeurs généraux de sociétés d’Etat, qui a assassiné la compagnie nationale malagasy en choisissant, en toute connaissance de cause, un partenaire stratégique peu crédible.

40 millions de $. C’est l’investissement promis par Air Austral afin de donner un nouveau souffle à Air Madagascar. Avec des mois de retard, le soi-disant partenaire stratégique a finalement mis sur la table 15 millions de $ à titre de capital social. Un fonds venant non pas de la société elle-même mais de la Caisse nationale de prévoyance sociale de Madagascar (CNAPS). Stratagème, le partenaire stratégique l’est devenu avec la complicité de la racaille qui, d’un tour de passe-passe, a puisé dans la caisse des cotisations des travailleurs malagasy pour permettre à Air Austral Invest d’être un des actionnaires d’Air Madagascar. C’est ainsi, avec l’argent des Malagasy eux-mêmes et non des contribuables réunionnais, qu’Air Austral est entrée dans le capital d’Air Madagascar.

Personne n’a vu ensuite la couleur des 25 millions de $ restants que le nouvel actionnaire doit injecter pour la simple raison qu’il ne les a jamais versés. « Et de son expertise technique et opérationnelle » qu’Air austral aurait censé apporter au sein de la direction d’Air Madagascar, la compagnie régionale a « forcé » cette dernière à emprunter auprès des banques malagasy pour combler les 25 millions de $ non injectés. Des démarches qui sont restées vaines car les banquiers de la Grande île ont refusé d’accéder à la demande.

Des 40 millions de $ annoncés en grande pompe à la signature du partenariat stratégique le 9 octobre 2017, seuls les 25 puisés à la CNAPS arrivaient à bon port. Mais, des indiscrétions affirment que sur ces 25 millions de $, 10 millions auraient été dépensés dans des « travaux intellectuels » effectués par une société créée à la va -vite détenus par des « personnalités malagasy » négociatrices et réalisatrices du partenariat.

Si la quête d’un partenaire stratégique a été vue comme la solution idoine pour sauver Air Madagascar, le mauvais choix, ou plutôt le choix « intéressé » sur Air Austral, a viré en un crime économique parfait. Et à l’heure où les centaines d’employés sont sur le qui-vive, tous les stratèges du partenariat se la coulent douce…en dehors de Madagascar.

La rédaction

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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