Au nom du respect de la séparation des pouvoirs, il s'en est déjà pris au président du Sénat, Herimanana Razafimahefa concernant une affaire de mise en détention pour motif de corruption qui concerne plusieurs maires dans la Région Boeny. Le président du Perchoir d'Anosikely avait alors annoncé son intention de « convoquer le ministère de la Justice, le BIANCO et le Pôle anti - corruption ».
Auparavant, le président du SMM est déjà monté au créneau à travers un communiqué dans lequel le syndicat affirme avoir reçu de multiples plaintes de magistrats qui seraient sujets à des pressions et intimidations de la part de certaines hautes personnalités politiques. Ce jeune magistrat plaide également pour la séparation des pouvoirs dans le traitement des dossiers judiciaires liés aux litiges fonciers. Jusqu'ici, le numéro un du SMM semble faire abstraction sur une autre réalité : le fait que la Justice figure aussi en tête de liste parmi les secteurs minés par la corruption avec des juges comme acteurs. De nombreux citoyens se disent, chaque jour, victime d'une décision judiciaire abusive qui semble éviter la prison aux vrais coupables.
Un grand déballage en perspective
Pas plus tard qu'avant-hier, le député et non moins président de la commission en charge de l'aménagement du territoire et la gestion foncière, Naivo Raholdina, a haussé le ton. Il révèle que sa commission est celle qui reçoit le plus de doléances au sein de l'Assemblée nationale. « Notre priorité sera de jouer la transparence concernant les résultats de notre enquête parlementaire relative aux litiges fonciers », a -t - il déclaré tout en adressant un message au président du Syndicat que « ce n'est pas lui qui va me donner des leçons à ce sujet ».
Il a également appelé le numéro un du SMM à ne pas protéger à tout-va ses homologues magistrats. Autrement dit, à ne pas s'adonner à du corporatisme malsain. Selon lui, 95% des affaires qui passent devant la Justice sont liés aux litiges fonciers et aux décisions de justice jugées inéquitables. « Vous pouvez confirmer cela au porte numéro un du tribunal d'Anosy », argumente - t - il, avant d'annoncer une prochaine « Ampamoaka » durant lequel il publiera les noms des juges impliqués dans les affaires de litiges fonciers comme celui d'Antananadrano, au cours de l'actuelle session parlementaire. Un grand déballage qui risque d'écorcher, une fois de plus, l'image des magistrats aux yeux des justiciables.
En tout cas, si le président du SMM prenait réellement à cœur ses objectifs de redorer l'image de la Justice et rétablir la confiance des usagers, il devrait également lancer un rappel à l'ordre à l’endroit des « brebis galeuses » au sein du corps des magistrats !
La Rédaction