De plus en plus fréquentes et de plus en plus longues, les coupures de courant sévissent. Antananarivo est dans le noir et les plaintes des usagers fusent de partout. La JIRAMA tente tant bien que mal de se stabiliser. Depuis quelques jours, différents quartiers de la Capitale sont victimes de coupures d’électricité, de jour comme de nuit. Notamment Andraharo, Ambohimanarina, Talatamaty, Ambodimita, Ivato et Soavimasoandro avant-hier. Hier ce fut le tour d’Itaosy, d’Ampitatafika et ses environs de le subir. Selon les dernières explications « l’écart entre la production et la consommation d’électricité reste encore conséquent. Raison pour laquelle les délestages tournants doivent encore être programmés pour le moment jusqu’à ce que les 24MW produits par le groupe numéro 1 d’Andekaleka soient effectifs. Pourtant censés être opérationnels il y a quelques semaines, les essais techniques sur ce groupe semblent toujours être dans l’impasse. Même si la compagnie a tenté de rassurer les consommateurs la semaine dernière en annonçant que les pièces attendues de l’extérieur, pour la remise en marche du groupe hydroélectrique G1 de la centrale d'Andekaleka, sont déjà sur place et que les techniciens sont à pied d’œuvre dans leur montage afin de renforcer les 56 MW fournis actuellement par cette centrale. Et comme cette centrale assure quasiment la moitié de la consommation d’électricité d’Antananarivo, l’approvisionnement en électricité dans la Capitale et ses environs sera ainsi réduit le temps de tout remettre en ordre. Des prétextes qui ne passent plus auprès des consommateurs. « Nos clients cherchent l’électricité pour leur sécurité, et pour alimenter leurs appareils électroniques », signale le gérant d’un cybercafé en périphérie de la Capitale tandis qu’un travailleur indépendant craint de perdre ses clients européens dans la mesure où ces derniers ne considèrent nullement une coupure de courant comme un droit à l’incapacité de travailler. « Cette coupure représente une grande perte pour nous. Tous nos produits laitiers ne sont plus consommables », déplore Mariella, une épicière. Le temps que l’approvisionnement en électricité de sa boutique revienne à la normale, ces produits commencent à fondre. « En une demi-journée, mon fonds de commerce a été réduit presque à zéro. On comprend que l’approvisionnement en carburant des groupes de la compagnie nationale n’est pas simple. Cependant, il serait plus bénéfique que ces délestages respectent scrupuleusement des calendriers annoncés et qu’ils ne durent pas autant », ajoute-t-elle. Pour rappel, ce n'est pas la première fois que le RIA fait face à une coupure généralisée. Ce phénomène est devenu récurrent au cours de ces derniers mois où la plupart des usagers se plaignent de coupures durant un peu plus de trois heures ou même presque une demi-journée par moment.
Hary Rakoto