Publié dans Politique

Restitution des 49 kg d’or - Le refus des Comoriens incompréhensible

Publié le lundi, 01 août 2022

« Les douanes comoriennes ont découvert un trafic d'or à partir de la haute mer et il se trouve que c'étaient des ressortissants malagasy avec des relais comoriens qui étaient impliqués ». C'est ce qu'indique Houmed Msaidie, le porte-parole du Gouvernement comorien récemment dans une interview rapportée par la presse de l'île sœur. Si ce n’est pas une confirmation que les 49 kilos de lingots d'or saisis, sur trois hommes dont deux ressortissants malagasy à l'aéroport international de Moroni en décembre dernier, viennent bel et bien de Madagascar, Dieu que cela y ressemble. 

Les deux Malagasy étaient déjà recherchés depuis décembre 2020, suite à la saisie de 74 kilos d’or à Johannesburg. Cette nouvelle précision du porte-parole du Gouvernement comorien, confortant la thèse que l'or vient de Madagascar, s'ajoute à celles du procureur de la République de l'île sœur rapportant des révélations faites par les présumés coupables lors de leurs auditions. Ces derniers ont fait sortir qu’entre le mois de septembre et décembre de l’année dernière, 11 opérations de ce genre ont eu lieu avec le même mode opératoire. « L’or qui provient de Madagascar emprunte la voie maritime et dissimulé dans des glacières comme étant des poissons. Les marchandises sont ensuite récupérées au large des côtes anjouanaises par de vedette rapide avant d’être expédiées dans la partie sud de la Grande Comore dans l’attente du départ vers Dubaï par des vols réguliers d’Ethiopian Airlines », a détaillé le procureur de la République des Comores. 

Ce serait ce même circuit qui aurait été utilisé par ce réseau avant la découverte à l’aéroport international de Moroni où le 28 décembre 2021, les deux Malagasy ainsi qu’un Comorien ont été appréhendés dans le salon VIP avec 49 kg de lingots d’or à embarquer à bord d’un jet privé pour Dubaï. Les trafiquants ont dû affréter cet aéronef pour leur destination finale suite à la suspension de la liaison aérienne entre Addis-Abeba et les Emirats arabes unis. 

La question que se pose désormais le simple observateur est la raison pour laquelle les Comores rechignent à restituer la cargaison à la partie malagasy au risque de créer des tensions entre les deux pays qui ont une longue tradition de coopération et de relation plutôt bonnes voire excellentes. En matière de coopération judiciaire, plusieurs extraditions ont déjà eu lieu entre les Comores et Madagascar. 

L'exemple le plus récent concerne le cas des ressortissants malagasy interpellés dans le café de cette même affaire. « Le Gouvernement malagasy a demandé à ce qu'on extrade ses ressortissants, ce que nous avons fait. Le ministre malagasy de la Justice a pris lui-même la tête de la délégation venue les récupérer », indique d'ailleurs Houmed Msaidie. L'inverse s'est également déjà produit. Les Comores ont demandé à l'Etat malagasy l'extradition d'un de ses ressortissants par deux fois, et par deux fois Madagascar a accédé à leur demande quand bien même cela n'était pas dans l'intérêt de la Grande-île. Et ce ne sont là que les exemples les plus connus. L'on ne comprend pas ainsi pourquoi les Comores refuseraient la restitution de l’or qui appartient aux Malagasy. Ce serait un juste retour des choses. 

La rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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