Publié dans Politique

Une attaque sur fond de vengeance !

Publié le mercredi, 03 août 2022

Des rumeurs ont circulé pendant des jours sur une éventuelle attaque des « dahalo ». Pourtant, la plupart des villageois d’Ambolotarakely Ambohitriniandriana Ankazobe ne les ont pas crues. Ils ont quand même pris comme précaution de se regrouper dans deux maisons en dur, coiffées en tôle, pour dormir si jamais les bandits incendient les maisons, toit en chaume. Dans la matinée du 29 juillet dernier, les « dahalo » sont venus et ont verrouillé de l’extérieur les 2 maisons avant de les décoiffer et d’y jeter des pailles pour faciliter l’incendie.

32 personnes, dont 15 enfants, issus de 6 foyers y ont péri le jour du drame. Ceux qui ont tenté de s’échapper recevaient les tirs des criminels, munis de Kalachnikov, de Mas 36 et autres armes blanches. « Selon les témoignages des villageois, ce crime pourrait être une vengeance suite à un litige foncier entraînant un conflit. La suite de l’enquête menée par les Forces de l’ordre pourrait le confirmer ou l’infirmer », rapporte Seth Andriamarohasina, président du CNIDH. L’attaque sur fond de vengeance pourrait également s’expliquer par le fait que les bandits n’ont rien volé dans le village.

Sur les 15 dahalo à l’origine de l’incendie criminel, 3 seraient des anciens villageois d’Ambohitriniandriana, selon toujours les informations recueillies. Ces bandits auraient quitté le village suite à des conflits pour rejoindre les bandits vivant dans la montagne. Ils s’agiraient d’Iarisy, le chef de gang, ainsi que de ses 2 frères dénommés Emile et Donné Randrianarisoa. Ces derniers sont sortis de la maison carcérale d’Antanimora en juin dernier, selon les informations recueillies auprès de la Gendarmerie. 

Village abandonné

« Terrorisé par un éventuel retour des bandits, le reste des villageois d’Ambolotarakely a quitté leurs maisons pour se réfugier dans des villages environnants ou rejoindre Ankazobe. De plus, ils craignent que leur village ne soit plus habitable après ce drame, voire hanté avec la mort d’une trentaine de personnes », informe le président du CNIDH. Une délégation de ce comité a récemment effectué une descente sur les lieux pour constater de visu la situation et en faire un rapport auprès des autorités compétentes. Pour un retour à la normale, avec la reprise des activités quotidiennes auprès de ce village, l’arrestation et la répression des criminels s’avèrent indispensables. La forte mobilisation des éléments des Forces de défense et de sécurité sur place, depuis le week-end dernier, constitue une étape primordiale, rassurant les réfugiés.

Face aux origines de l’incendie criminel, le CNIDH encourage le renforcement des campagnes de distribution des titres fonciers ainsi que la mise en œuvre d’une politique nationale foncière. Il sollicite également les habitants à régulariser leur situation foncière pour éviter les conflits et les mécontentements suite à des décisions de Justice.

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Il fait chaud !
    « Il pleut dans la rue comme il pleut dans mon cœur ». Cette célèbre phrase, tirée du poème de Jean Jacques Rousseau (1762), nous inspire. Il fait chaud dans le pays comme il fait chaud dans l’arène politique. En cette deuxième moitié du mois de septembre, la météo glisse tout doucement vers le chaud. La température monte de plusieurs crans. Le froid glacial de juin, juillet et d’août des Hautes terres centrales n’est qu’un mauvais souvenir. Les frileux retrouvent peu à peu leur joie de vivre. Mais attention, une autre adversité d’ordre climatique pointera son nez d’ici peu : la pluie ! Et soyons prêts à la recevoir. Le cauchemar des bas-quartiers sera de retour. Autorités et divers responsables doivent s’apprêter à « accueillir » les eaux. Le sinistre principe de travail, à savoir le « médecin après la mort », ne sera plus de mise ni toléré. Contrôle…

A bout portant

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