A la Conférence de l’ONU, à Charm el-Cheikh sur le changement climatique (COP27), le Président de la République, Andry Rajoelina a déploré l’injustice climatique dont sont victimes l’Afrique en général et Madagascar en particulier.
« Nous sommes réunis pour des réflexions en faveur des actions d'adaptation en Afrique car les signaux sont au rouge, la crise climatique nous frappe de plein fouet, la situation de notre planète se dégrade considérablement et particulièrement pour le continent africain », a plaidé le Président malagasy lors de l’évènement des leaders de la COP27 : « Accélérer l’adaptation en Afrique »,
Cet évènement vise à encourager la communauté internationale à faire de Charm El-Cheikh un moment clé qui permettra à l’Afrique de remporter une grande victoire en matière d’adaptation aux changements climatiques. La session est organisée par la commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et le Centre mondial pour l’adaptation, et sous la direction du président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine. L’évènement a vu la participation de plusieurs hauts responsables dont le SG des Nations unies, la directrice générale du FMI ou encore le président de la BAD et plusieurs dirigeants africains, dont les présidents de l’Afrique du Sud ou encore du Libéria.
« Dans de nombreux pays, les feux de forêt et autres accidents ont pris une proportion drastique et Madagascar n’y échappe pas. Nous voyons des hectares et des hectares de nos forêts partir en fumée », déplore-t-il. Et de renchérir en rappelant que l'Afrique contribue à moins de 3 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète et pourtant elle figure au premier rang des victimes du changement climatique. L’Afrique et donc Madagascar paient « le tribut des pertes et préjudice de l’injustice climatique ».
Accélérer et faciliter le déblocage des fonds climatiques
« Notre planète brûle, nos écosystèmes se dégradent mais nos actions et les financements ne suivent pas comparés à la vitesse et à l'accélération du dérèglement climatique, nos peuples souffrent et en sont les premières victimes », martèle Andry Rajoelina. En effet, le continent africain poursuit une trajectoire positive car elle a levé depuis l’année dernière 3,5 milliards de dollars d’investissements pour l’adaptation. Pour Madagascar, avec le plan Emergence de Madagascar, le pouvoir en place a investi sur des projets innovants pour se construire un avenir juste, propre et durable.
Néanmoins, « la question du financement de l'adaptation doit se trouver au cœur même de la stratégie africaine pour lutter contre les changements climatiques », estime Rajoelina. Il insiste sur le fait que les pays africains n’ont d’autres choix que d’unir leurs voix pour concrétiser l’accord de Paris et surtout de l'engagement de Glasgow qui consiste à multiplier par deux le financement international pour l'adaptation d'ici 2025. Il dit qu’il est primordial d’accélérer et faciliter le déblocage des fonds climatiques. Une demande que le Chef de l’Etat réitèrera dans son discours prononcé à la tribune officielle de cette COP 27 hier dans le début de l’après-midi.
L.A.