Publié dans Politique

Marché des devises - L’euro affole les compteurs face à un ariary en déclin

Publié le mercredi, 11 janvier 2023



Effrénée, la descente aux enfers de l’ariary continue de plus belle. Sur le marché de change de la Banque centrale, le cours de référence de l’euro a été affiché, hier, à 4 826 ariary tandis que le dollar équivalait à 4 507 unités de notre monnaie nationale. La déroute temporaire de l’euro face au dollar, il y a quelques mois, à cause de la crise Russo-Ukrainienne semble faire partie de l’histoire ancienne.  Aujourd’hui, la monnaie européenne semble recouvrir une santé conséquente au détriment de la valeur de l’ariary. Ainsi, le marché des devises a affiché une chute continuelle de l’ariary depuis plus d’une semaine. Notre monnaie se dévalorise de plus en plus, surtout face à l’euro. Il n’y a pas lieu de préciser que cette dépréciation de l’ariary a des conséquences dont les effets immédiats sont la hausse de prix des produits importés, mais il faut aussi se préparer à une forte inflation dans les semaines qui suivent si la situation tarde à se stabiliser. Un problème d’ordre structurel qui, selon les observateurs, tire son essence depuis les périodes de détaxation appliquée au début des années 2000. « Depuis 2003 et 2004 et jusqu’à aujourd’hui, nous constatons toujours une tendance à la hausse des demandes en importation qui n’a jamais pu être satisfaite par rapport à la capacité d’exportation du pays. En parallèle, notre flux d’Investissement direct étranger (IDE) peine à combler cette situation malgré que l’on soit dans un régime de change flexible avec une forte mobilité des capitaux », explique Rado Ratobison, économiste. Pour ce dernier, le manque d’incitation pour les IDE, et donc de rentrée des devises, ainsi que notre capacité d’exportation n’arrivent pas à combler l’offre de devises disponible sur le marché interbancaire par rapport à nos besoins en importation. Ce qui pourrait, au final, apporter des risques d’inflation importé en plus de l’inflation interne déjà existante sur le marché local.

Long terme

« Les importateurs, se réfèrent aux valeurs de départ des marchandises et donc par rapport aux prix en euros ou en dollars. Si la valeur de ces monnaies de référence est en hausse, il est logique que cela impactera inévitablement sur la valeur des marchandises importées et qui seront achetées avec l’équivalent en ariary en déclin. Impact qui sera alors répercuté sur le pouvoir d’achat du consommateur final », averti cet économiste. Face à cela, des solutions structurelles peuvent être avancées. Notamment le renforcement et l’amélioration de l’environnement des affaires afin d’inciter encore plus d’IDE et donc plus de flux de capitaux étrangers. Par ailleurs, notre économiste préconise aussi de prendre en compte une réelle mise en place du concept de marché financier. « Il s’agit d’assoir la viabilité du marché financier pour pouvoir s’armer face aux risques de change. Par exemple, si une entreprise est effectivement coté en bourse, cette dernière sera alors valorisée selon les fluctuations des monnaies de référence et plus par rapport à la valeur de l’ariary avec sa volatilité », rajoute Rado Ratobison. Cependant, cette volatilité de la monnaie nationale doit aussi être maîtrisée à travers la réduction de nos besoins en importation. Pour cela, il est impératif de mettre des solutions à long terme en place. Notamment une stratégie d’industrialisation de substitution des importations à travers des productions de masse pour combler nos besoins en importation et donc de notre dépendance sur les produits étrangers de façon à progresser et faire des économies sur les changes. Mais aussi et surtout comment stabiliser l’ariary par rapport aux monnaies fortes pour ne pas induire les investisseurs en erreur.

Hary Rakoto

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Editorial

  • Au beau fixe !
     Le Président de la République de Madagasikara Rajoelina Andry NIrina a reçu en audience au Palais d’Etat d’Iavoloha la ministre des Affaires étrangères du Japon Yoko Kamikawa. Une rencontre que certains observateurs qualifient d’historique sinon d’inédite.Le Japon faisait partie des pays ayant noué une relation diplomatique avec la jeune République malagasy. L’empire du Japon était ainsi présent dès les premières heures du retour de la Grande île à l’indépendance en 1960. Seulement voilà, en soixante ans de relation diplomatique, c’est la toute première fois qu’une haute personnalité japonaise du rang de chef de la diplomatie ait pu effectuer une visite officielle au pays. Une grande première que nous, Malagasy, nous ne voulions pas passer inaperçue traduisant ainsi une relation au beau fixe entre les deux Nations voire entre les deux peuples.Le pasteur Ravelojaona, 1879 – 1956, fasciné par le parcours fulgurant de l’économie japonaise à partir du début du siècle…

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