Dans les grandes lignes, ce nouveau décret définit les nouvelles délimitations des zones de pêche industrielle dans le pays. La raison étant que la pêche crevettière représente en effet près de 76 % du marché des produits halieutiques et aquacoles exportés par Madagascar, d’où tout l’intérêt d’un cadre réglementaire bien défini. Cette nouvelle réglementation veillera également au grain concernant les impôts perçus par la filière. En effet, la filière « crevette » contribue sur le plan financier grâce aux recettes en devises et aux recettes budgétaires apportées par les redevances. Dans le domaine social, elle contribue dans la création d’emplois et l’implication des entreprises dans le développement communautaire et l’environnement. La crevette de Madagascar représente plus de la moitié de la valeur totale des ressources halieutiques exportées. Cependant, au cours des dix dernières années, la production a faibli en tonnage.
Surexploitation
Cette production est en baisse en raison de la surexploitation des stocks, mais aussi des problèmes rencontrés dans l’élevage et les variations conjuguées des prix du marché. Ainsi, la surexploitation de la majeure partie des ressources halieutiques est à l’origine de la réorientation des sociétés industrielles, mais aussi des petits pêcheurs, vers la pêche et la production multi-spécifique. Afin de rentabiliser les investissements effectués par le passé et assurer une certaine stabilité économique et sociale, notamment le nombre d’emplois, les sociétés industrielles de pêche crevettière s’adonnent également à la pêche palangrière aux poissons, la valorisation plus large des poissons d’accompagnement et la collecte des crabes.
Cette tendance à la multi-spécificité de la pêche et de la production peut avoir un impact positif, non seulement sur la rentabilité des sociétés industrielles et le revenu des petits pêcheurs, mais aussi sur la répartition plus équitable de la pression sur les ressources (appelée plus communément l’effort de pêche), notamment celles qui sont fortement surexploitées et celles où les stocks sont encore dans un meilleur état. La multi-spécificité de pêche permet également d’accepter plus facilement les discussions menant vers l’application effective des fermetures temporaires pour différents types de produits. Pendant la période de fermeture, les pêcheurs de crevettes peuvent gagner leur vie en pratiquant la pêche dans d’autres filières.
Hary Rakoto