Publié dans Politique

Football - Ahmad - « La FIFA contrôle le football africain » 

Publié le vendredi, 17 mars 2023

A la veille de l’élection du président de la FIFA, Gianni Infantino, pour un nouveau mandat de quatre ans, Ahmad, ancien président de la CAF est sorti de son silence et ce à l’issue de sa suspension de deux ans, prononcée par le comité d’éthique de la FIFA. C’est sur la Radio BBC Sport Africa qu’Ahmad a affirmé que le football africain est contrôlé par la FIFA. « Le comité d'éthique de la FIFA manque d'indépendance et l'instance dirigeante du football contrôle l'Afrique pour des raisons stratégiques ».

Ahmad assure avoir été banni après son refus de suivre les objectifs d’Infantino, et notamment suite à sa décision de mettre fin à la mission de la FIFA au siège de la CAF en Egypte, en février 2020. « Ma suspension était politique », a déclaré Ahmad qui se souvient d’une réunion houleuse entre la CAF et la FIFA au Maroc.

La secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, avait servi de « déléguée générale pour l'Afrique » au Caire pendant six mois pour apporter son expertise en matière de gouvernance.

Infantino aurait quitté la réunion en claquant la porte, suite à la décision de l'instance dirigeante du football africain de ne pas prolonger cet accord sans précédent avec la FIFA.

« Fatma nous a beaucoup aidés, mais au bout de six mois, nous avions obtenu ce que nous voulions et nous n'avons donc pas prolongé la mission, mais cela a irrité les gens de la FIFA - Gianni était en colère », a affirmé Ahmad.

« En quittant la réunion, certains membres de la FIFA ont dit à mes collègues que j'avais signé mon arrêt de mort. Qu'est-ce qu'un arrêt de mort dans le football ? C'est certainement l’utilisation du Comité d'éthique, l'arme fatale qu'ils utilisaient à l'époque ».

Un mois après le rejet de l’offre de la FIFA par l’Afrique, Ahmad a appris qu'une enquête avait été ouverte à son encontre au sein de la Commission d’éthique, l'instance zurichoise ayant finalement donné suite aux informations reçues par un dénonciateur (Amr Fahmy, alors secrétaire général de la CAF) un an plus tôt.

En novembre 2020, la Commission d'éthique a condamné Ahmad à une suspension de cinq ans et une amende de 200 000 dollars. L’instance a jugé qu'il avait enfreint les codes relatifs au devoir de loyauté, à l'offre et à l'acceptation de cadeaux, à l'abus de pouvoir et au détournement de fonds.

Aujourd'hui en retrait de l'administration du football, Ahmad estime que la preuve du caractère politique de sa suspension se trouve dans la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute instance juridique dans le monde sportif, de réduire sa sanction de plus de la moitié en 2021. « Cela prouve que les erreurs dont je suis accusé étaient sujettes à interprétation », a-t-il déclaré.

« Ce chantage de la FIFA doit cesser »

Malgré la stricte interdiction d'ingérence de tiers dans les affaires de ses membres, l'organisme mondial a été accusé de « colonialisme » en Afrique par de nombreuses personnes, y compris l'ancien président de la FIFA, Sepp Blatter. Néanmoins, peu de responsables du football africain, anciens ou actuels, se sont montrés disposés à dénoncer la conduite de la FIFA, beaucoup d'entre eux affirmant craindre des répercussions.

Manuel Nascimento, président de la Fédération de Guinée-Bissau, a déclaré à l'émission Focus on Africa de la BBC World TV que la majorité de ses homologues s'opposaient à la présence de Samoura, affirmant que la CAF appartenait à l'Afrique et que l'accord « ne serait accepté dans aucune confédération au monde - alors pourquoi devrions-nous le faire ? »

Un an plus tard, à la veille des élections de la Fédération de Guinée-Bissau, Nascimento s'est vu infliger une suspension de 10 ans par la FIFA, qui a déclaré qu'il avait participé à un « incident de justice populaire » dans son pays d'origine – alors même que la police locale avait déterminé le contraire lors d’une enquête au cours de laquelle il avait été déclaré innocent……

En 2019, la Commission d'éthique a également banni un autre président de Fédération africaine, le Libérien Musa Bility. Celui-ci assure que sa suspension et son amende de 500 000 dollars se sont matérialisées après son refus de se soumettre aux désirs de la FIFA.

« Ces gens m'ont dit que si je n'étais pas d'accord avec Gianni, ils allaient me punir. J'ai répondu ‘je préfère courir à ma ruine plutôt que d’accepter que vous veniez prendre le contrôle du football africain », a déclaré Bility à l'émission World Football de la BBC.

Bility demande aussi pourquoi - bien que reconnu coupable en février 2019 - il n'a été banni qu'en juillet, soulignant que sa sanction est intervenue une semaine après s'être publiquement opposé à ce qu'il a appelé la « prise de contrôle hostile » de la CAF par la FIFA, et un jour après avoir déposé un dossier contre la nomination de Samoura au TAS. « Vous prenez un type qui se dresse contre vous et vous le suspendez le lendemain en disant qu'il a commis un crime six ans plus tôt. Cela vous paraît-il logique ? Donc c'était ok tant que j'étais d'accord avec lui... ? »

« Avec la CAF derrière elle, la FIFA fait ce qu'elle veut »

Avec 54 membres et donc 54 voix sur un total possible de 211, l’Afrique est la plus grande confédération du monde, juste après l’UEFA en Europe, qui dispose d’une voix de moins. Les voix africaines sont dont stratégiquement importantes pour les espoirs des présidents de la FIFA, qu’ils soient aspirants ou en exercice. « C'est pour des raisons électorales, par rapport à l'UEFA qu'ils ne peuvent pas contrôler. L'objectif de la FIFA est d'avoir l'Afrique de son côté, car elle sait que la majorité des Africains suivront toujours les instructions de la FIFA », a déclaré Ahmad.

En octobre 2020, et malgré l'enquête en cours contre lui, il a annoncé sa candidature pour un second mandat présidentiel à la CAF - une décision rapidement suivie par la fuite du rapport de la Commission d'éthique indiquant qu'Ahmad serait reconnu coupable.

Au vu du caractère fermé et indépendant du Comité d'éthique, de sérieuses questions se posent sur la source de la fuite et du moment choisi, alors même qu'Ahmad avait proclamé le soutien de 46 des 54 présidents de la Fédération, en vue des élections de mars 2021. À quelques jours de la fin du délai de trois semaines accordé aux candidats pour exprimer leur intérêt, seul Ahmad s'était déclaré. Mais après la fuite concernant sa suspension imminente, quatre autres candidats se sont manifestés…..

 

BBC Sport Africa

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Editorial

  • La question !
    L’espoir serait-il permis ! L’Assemblée nationale, réunie en séance plénière votait le lundi 2 décembre la mise en place de la « Commission spéciale de mise en accusation » auprès de la Haute Cour de justice (HCJ) dont l’élection du président. Les députés présents ont élu à l’unanimité le candidat présenté par le groupe parlementaire Isika rehetra miaraka amin’ny Andry Rajoelina (IRMAR) Haja Resampa, le députe IRMAR élu dans le Menabe (Morondava). Il succède à ce poste, très délicat, à Honoré Tsabotokay, présidant la Commission de mise en accusation lors de la précédente législature, député élu dans la Circonscription de Vohipeno (Sud-est).

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