L’occasion a été pour son administration de présenter le bilan cumulé des réalisations des trois dernières années où Richard Rafidison est à la tête d’Atsinanana. C’est une façon pour son staff de témoigner de sa redevabilité envers la population. La présentation des réalisations annuelles est inscrite à la tradition des autorités régionales. En effet, l’intégralité de la cérémonie du 17 mars a été retransmise en direct sur des chaines de TV et de radio locales outre sa diffusion en direct sur des plateformes en ligne.
Philosophe de formation (un ancien de l’université de Toamasina), le natif de Mahanoro, devenu expert en décentralisation et en gouvernance, pilote le processus de développement régional d’Atsinanana à partir du 19 mars 2020. « Le début s’est déroulé dans un contexte particulièrement difficile. Nous avons eu à faire face à la maladie à coronavirus, jamais vue ni entendue, et à bien d’autres catastrophes », se souvient-il.
La performance en matière vaccinale est au palmarès de bons résultats obtenus sous son ère. Mais il n’y a pas que ça. Les collectivités territoriales décentralisées, les services déconcentrés et les partenaires travaillent avec diligence en vue d’exécuter les projets de développement au profit de la population tels que définis par les « 13 velirano », déclinés en Politique générale de l’Etat présentée devant le Parlement le 11 août 2019.
Par deux fois successives, la Région d’Atsinanana a accueilli le lancement du reboisement national sous la férule du Président Andry Rajoelina. La dernière en date a eu lieu à Ilaka Est Vatomandry le 28 janvier. L’aménagement de pépinières géantes, avec une capacité de 9 millions de jeunes plants gratuitement distribués par la direction régionale de l’Environnement et du Développement durable, y contribue sans conteste.
En gros, les efforts déployés ont profité à toutes les Communes du ressort de la Région. La plupart sont dotées de nouvelles infrastructures et d’équipements divers. Selon le bilan rendu public, environ 120 km de nouvelles pistes rurales, moins de 7 km de route bitumée, environ 7,5 km de route en pavé et 4,5 km en béton ont été construites en trois ans. C’est déjà énorme par rapport aux moyens existants.
Tous les domaines, à commencer par la sécurité des biens et des personnes, en passant par les relations internationales et la coopération décentralisée, ont reçu leurs doses d’appui conséquent. Aucun District n’est oublié littéralement. Le philosophe Eugène Mangalaza a tracé le chemin du partenariat avec les îles sœurs de l’océan Indien. Richard Rafidison, un des disciples, a suivi la voie indiquée par le maître en faveur des producteurs locaux.
Pour les perspectives, la Région d’Atsinanana se fixe l’objectif de reconstruire des rues et voies urbaines à Toamasina pour l’amélioration de la ville portuaire. L’aboutissement du projet Miami, à moitié réalisé, est prévu insuffler un élan nouveau au tourisme local. Les responsables ont sur la table la liste des initiatives au profit de tous les Districts. Ils comptent sur la pleine implication de tous les acteurs pour parvenir ensemble au but. L’Etat est toujours un contributeur attitré.
Les ressources existent. Les ristournes minières d’Ambatovy, que le pouvoir central entend dégeler bientôt, sont parmi les aubaines. Il en est de même des subventions de l’Etat, fixées à 2 milliards d’ariary par an pour chaque Région. La mise en œuvre du projet PIC III, financé par la Banque mondiale, sera également une grande opportunité qui stimulera davantage la dynamique du développement dans la Région d’Atsinanana, entre autres.
En cette année électorale, le gouverneur Richard Rafidison lance un appel au calme et à la sérénité à l’endroit des habitants des trois Régions de la Province de Toamasina. « Les troubles et les rivalités n’ont jamais apporté rien de bon pour nous », souligne-t-il. « Il faut encourager les bonnes initiatives », renchérit Gervais Bemahefa, secrétaire général de la Région.
Du 6 au 7 avril prochain, la ville de Toamasina abritera la deuxième édition du « business forum » pour les Régions d’ Alaotra-Mangoro, Analanjirofo et Atsinanana. « Emergence économique régionale : faciliter les investissements face aux défis de l’industrialisation à Madagascar » est le thème retenu pour cette rencontre. Il s’agira d’une énième occasion pour la Région d’Atsinanana de scander la formule fétiche « Mandroso miaraka ho an’ny taranaka ».
M.R.