Publié dans Politique

Arnaque financière à grande échelle - Une jeune comorienne refoulée de Madagascar

Publié le jeudi, 06 avril 2023

Nazra Said Hassani aurait empoché 2,5 à 4 milliards de francs comoriens, soit entre 24 à 38 milliards d’ariary, en entrainant des dizaines de personnes, dont des politiciens et des opérateurs privés de l’île sœur, dans une pyramide de Ponzi. 

L’étau se refermant sur elle suite à l’effondrement du système, la jeune femme âgée dans la vingtaine aurait quitté le territoire comorien sous une fausse identité en compagnie de son mari et de leur enfant. Après une escale à Addis-Abeba, son vol l’a amenée à Madagascar. Alors qu’elle se serait de nouveau apprêtée à prendre la poudre d’escampette, la fugitive est arrêtée dans la Grande-île, suite à une collaboration entre les Forces de sécurité des trois pays concernés. Selon les dernières informations, elle a été refoulée mercredi à Addis-Abeba, d’où elle a été rapatriée vers les Comores, où l’attendent de pied ferme de nombreuses personnes qui l’accusent d’escroquerie. 

L’intéressée aurait monté une vaste arnaque financière en usurpant le nom d’une multinationale chinoise spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication. Comment s’y est-elle prise ? En utilisant un type d’arnaque vieux de plus d’un siècle : la pyramide de Ponzi. L’affaire aurait débuté il y a deux ans. La jeune femme aurait proposé à des clients d’investir une somme dans ladite entreprise, qu’elle rembourserait par la suite avec un taux d’intérêt oscillant entre 10 et 20%. Elle aurait avancé à titre de garanties des documents au nom de la multinationale chinoise. 

Effondrement

De nombreux investisseurs particuliers sautent sur l’offre, appâtés par l’argent facile. Et dans les premiers temps, ceux-ci voient leurs investissements remboursés avec les commissions. Problème, la jeune femme n’aurait aucun partenariat avec la société multinationale chinoise. Elle ne pouvait donc en aucun cas garantir les remboursements toujours plus importants. A lire la presse comorienne, elle rembourserait les clients avec l’argent des nouveaux investisseurs qui entraient dans la pyramide, attirés par les retours des clients dont les montants engagés avaient été remboursés, commissions comprises.

Aux clients qui pourraient exprimer des craintes, elle répond qu’elle a dans son réseau des gens dans toutes les ramifications de l’administration comorienne, selon des témoignages rapportés par la presse locale. De quoi apaiser toutes les craintes. Cependant, comme tout système de Ponzi, l’arnaque est vouée à terme à l’échec. La pyramide vacille et s’écroule au bout d’un moment, lorsque certains clients ont souhaité retirer leurs fonds. 

Le préjudice s’élèverait à quelques millions d’euros et les victimes présumées (banquiers, agents comptables, politiciens, opérateurs économiques, inspecteurs des impôts, douaniers) se compteraient par dizaines. L’affaire est en train d’ébranler le microcosme politico-judiciaire et financier des Comores. Les enquêtes sur place ne font que commencer. Selon la presse comorienne toujours, le directeur général de la police nationale a été démis de ses fonctions. Si aucune raison officielle n’a été donnée, beaucoup sur place supputent un lien avec cette affaire d’arnaque financière. 

 

La rédaction

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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