Publié dans Politique

Befandriana Avaratra - Confusion totale autour d’une riche mine d’or

Publié le jeudi, 18 mai 2023
Befandriana Avaratra - Confusion totale autour d’une riche mine d’or Crédit photo : MICC


Le nom du gouverneur, le Général René de Roland Urbain Lylyson, est abondamment cité dans une nouvelle polémique. Pareillement pour celui de son fils prénommé Patrick. Le père et le fils perpètrent des abus, selon des dénonciations circulant sur les réseaux sociaux. D’autres responsables, dont des élus IRD, sont aussi trempés dans cette affaire qui défraie la chronique ces temps-ci.
Le haut responsable régional nie en bloc toutes ces allégations en les qualifiant d’intox savamment machinées par un officier général à la retraite. Celui-ci, dit-il, le déteste à mort et use de tous les artifices pour le discréditer. « Je suis depuis longtemps bien vacciné contre le dénigrement sous toutes ses formes », lâche le gouverneur de Sofia joint au téléphone.
L’affaire concerne une mine d’or au lieudit Androfianitolotra, au Fokontany d’Antanambe dans la Commune rurale d’Ambararata, District de Befandriana Avaratra. Il s’agit d’un terrain agricole appartenant à un certain Johnson qui l’a mis en valeur depuis les années 1970. Plusieurs pieds de vanilliers y poussent, entre autres.
Complicité
En décembre, la famille du maître du lieu a remarqué la présence du filon d’or sur le périmètre. L’existence d’une mine qui se révèle riche tend à se confirmer à partir de janvier où une vingtaine de grammes y ont été extraits. La présence du métal précieux ne fait plus aucun doute en mars où des centaines de grammes y ont été déterrés par le soin de la famille propriétaire.
L’information ainsi ébruitée a éveillé la curiosité culminant en ruée vers l’or. Plusieurs centaines voire des milliers d’orpailleurs ont rejoint l’endroit miraculeux. Le maire d’Ambararata, Jean Clébert Randriamalaza, avec la complicité d’un parlementaire et du gouverneur lui-même, les aurait incités à y venir. Des échauffourées ont éclaté et la destruction des cultures a eu lieu, ce qui a poussé les autorités à intervenir.
Le gouverneur en personne s’y est déplacé le 21 avril. Les responsables ont alors procédé à l’ouverture officielle de la carrière. En effet, le site fait partie du périmètre pour lequel Madagascar International Tak Mining Sarl a obtenu en mai 2008 un permis de recherche d’une validité de 5 ans. De source sûre, cette société n’a pas honoré les frais d’administration qu’elle devait à l’Etat. Ceci a entrainé l’annulation du permis de recherche.
Part du lion
Des consignes de sécurité et sur l’environnement ont été données aux intéressées. Mais, contre toute attente, une mesure d’expulsion extrajudiciaire a été prononcée à l’endroit de l’occupant traditionnel du lieu avec sa famille. Tant de faits prêtant à confusion se sont alors produits. Suivant des publications sur les réseaux sociaux, les détenteurs du pouvoir, dont des officiers, se sont partagé le gâteau. Le gouverneur et son fils auraient accaparé la part du lion.
Le fils est même accusé d’abus, de menace et d’intimidation en donnant des ordres aux gendarmes en service commandé. Une certaine presse d’Antananarivo a repris toutes ces versions largement commentées en ligne avec quelques recoupements. « Ce sont des histoires inventées. Il (Patrick, ndlr) a depuis longtemps exercé dans la mine. Mais il n’a jamais commis tous ces méfaits », défend le célèbre Général Lylyson.
Selon des sources sur le terrain, les détenteurs du pouvoir ont la mainmise sur la mine d’or, qui livre des quantités considérables, qui valent une fortune, en quelques jours seulement. Des kilos y auraient déjà été extraits ces dernières semaines. Face à l’injustice dont ils subissent, les propriétaires traditionnels du terrain où est localisée la mine sont obligés de se faire petits. Ils ont reçu l’ordre de ne plus toucher à leur propriété foncière.
Folie de grandeur
Le gouverneur a son mot à dire à ce propos. « Toutes ces informations sont fausses. Le calme règne sur la carrière. Elle est même un modèle dans toute la Sofia. De plus, elle n’est pas encore au stade de production. Seulement des gendarmes, dont un lieutenant qui travaille au groupement de Sofia, sont en guerre avec le maire pour le contrôle de la carrière », affirme-t-il.
D’après lui, ces soldats de la loi seraient les marionnettes d’un officier général retraité atteint de la folie de grandeur. Joint au téléphone, le maire en question a répondu en ces termes : « Je suis en déplacement. Je vous prie de me rappeler demain soir (mercredi, ndlr). Je vais d’abord me renseigner sur la situation réelle. De la sorte, j’aurai des informations à jour à vous livrer ».
Outre sa richesse, le gisement litigieux à Androfianitolotra joue un rôle écologique et socioéconomique important. Le secteur abrite des sources vitales pour les terrains agricoles aux alentours. L’irrigation de plusieurs centaines d’hectares de rizières en aval en dépend. Ces terrains agricoles sont désormais en danger. L’orpaillage met en cause leur protection naturelle.
M.R.

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Editorial

  • Vème Sommet !
    Clôture du Vème Sommet de la COI ! Effectivement, la cinquième édition de la rencontre au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des îles sœurs indianocéanie dans le cadre de la COI au CCI – Ivato s’est tenue le 24 avril dernier. Dois-je rappeler que c’est le troisième Sommet à Madagasikara après celui du 16 mars 1991 et du 27 juillet 2005. Le premier Sommet de la COI a eu lieu à Antananarivo le 16 mars 1991. A peine quelque mois seulement avant la crise politique qui devait déboucher, après une « longue grève », vers la chute de l’Amiral Didier Ratsiraka. Le second à Saint-Denis de La Réunion (France), le 3 décembre 1999. Le troisième à Antananarivo le 27 juillet 2005. Et le 4ème Sommet avant celui d’aujourd’hui, à Moroni en 2014.

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